L'histoire :
Devenu Technopère suprème, Albino rédige numériquement ses mémoires à bord d’un gigantesque vaisseau spatial. Tel un « paléo-Moïse », il conduit 500 000 jeunes pan-techno vers la « galaxie promise ». Mais la route est semée d’embûches, qui sont autant de leçons de vie. Après avoir aidé une camarade à accoucher d’une comète incandescente et à transformer le rejet en amour, il se remémore. Plus jeune, son parcours initiatique le faisait rejoindre la secte des techno-évêques. Invoquant la puissance des bourreaux galactiques, il déjouait les protections de leur temple-astéroïde. Devant un tel pouvoir, les techno-évêques le nommaient techno-recteur. Albino découvrait alors que la création des jeux vidéo pantechno était phagocytée par Zombra, un vampire cosmique. Les jeux produits sous le joug de Zombra avaient pour objectif ultime le pouvoir absolu grâce à l’annihilation des utilisateurs. Une abomination pour celui qui rêvait tout petit de devenir un grand créateur de jeux vidéos...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alessandro Jodorowski (l’Incal, la caste des métabarons, le lama blanc, Juan Solo...) conduit ce scénario de science-fiction sur les sentiers de la BD moderne. La norme est son ennemi. Plus on avance dans la lecture, plus on écarquille les yeux devant tant d’idées parfois hétéroclites, parfois saugrenues. Mais à force de chercher l’originalité, l’insolite devient la norme. A travers cette succession de concepts bizarres, Jodorowski nous expose sa vision de l’enseignement de la vie : tolérance de l’étranger, adaptabilité devant l’inconnu, faculté à tirer des leçons de la vie , des apparences, de l’oisiveté... Autant d’allégories philosophiques. Les amoureux du 9e art traditionnel peineront à lire les Technopères. Car le graphisme de Zoran Janjetov est lui aussi très particulier. La succession des cases est rigoureuse et froide. Des scènes ultra réalistes statiques et surprenantes. On adopte ou on rejette sans appel. Un graphisme moderne sur lequel s’applique la colorisation numérique de Fred Beltran (Megalex). Particulier.