L'histoire :
Désormais riche, Milan K. s'inquiète de l'état de santé de son père adoptif Igor, tandis qu'à Genève, services secrets américains et russes complotent au détriment du Vénézuela dans l'intention de faire extrader Igor vers la Russie. Un jour, Milan K. reçoit l'appel d'un russe, Anton Nikolaevitch. Ce dernier a écrit un livre, Terreur en Russie, qui explique dans le menu détail comment Paline a organisé lui-même les attentats en Russie et déclenché la seconde guerre en Tchétchénie à des fins électoralistes. Pour faire cesser ce genre d'horreur, Nikolaevitch a besoin de la fortune de Milan K. soit la bagatelle de 100 millions de dollars ! L'argument est imparable : les agents de Paline, les silovikis (agents du KGB) ont fait assassiner son vrai père. Mais d'autres, et ils sont nombreux, sont prêts à agir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin du premier cycle de Milan K. avec ce troisième épisode intitulé La Guerre des Silovikis. Oui, il est encore question dans ce thriller politico-financier de manipulations et de complots au sein même des services secrets russes. Et une question taraude notre héros : doit-il faire assassiner le retors Président Paline en finançant la lutte armée d'Anton Nikolaevitch ? L'étau se referme sur le président russe, les cibles se précisent et les exécutions sommaires sont la suite logique... Le maître-mot demeure l'efficacité, narrative et graphique, à la faveur d'un rythme pétaradant, porté par des scènes d'action menées tambour battant (voir l'ébouriffante séquence moto en fin d'album). Clairement, même si l'intrigue vacille sur le fil de la vraisemblance, les auteurs ont fait le choix du grand-spectacle et des effets de mise en scène au détriment des dialogues, qui fusent, et de l'évolution psychologique des personnages, sommaire. On ne s'en plaindra pas ! Le résultat est toujours aussi divertissant : suspens, magouilles, filles aux formes galbées, courses-poursuites, jolis retournements de situation, le tout emballé par de l'action bien distillée. Dans un registre réaliste, le graphisme de Corentin Rouge s'avère séduisant, bien que plus irrégulier sur cet épisode, avec une expressivité forcée de certains visages, d'ailleurs pas toujours reconnaissables. Mais il reste le sentiment d'une BD d'action très réussie, bien ficelée, qui prend aux tripes comme un bon gros film d'action. A suivre dans un second cycle, sans Corentin au dessin qui s'attaque désormais à un XIII Mystery...