L'histoire :
Au cœur des Caraïbes dans les îles vierges britanniques, Milan K cherche à récupérer l’héritage laissé par son père, via Hurricane, une société offshore propriétaire à 100% de la société new-yorkaise Broad Corp. Apparemment, la société Hurricane n’existe plus, en raison d’impayés, apprend Milan K de la bouche de Mr Kellog. Le seul moyen de réactiver une société radiée est alors de payer une pénalité. Kim, la jeune et belle secrétaire de Kellog, raccompagne Milan tout en nouant connaissance avec lui. Milan lui apprend qu’il doit récupérer cet argent pour financer l’opération chirurgicale d’Igor, son père adoptif, et ainsi le sauver. Après un dîner avec Milan, Kim accepte de l’aider en différant l’envoi postal d’actions au siège de la Broad Corp à New-York. Alors que Kellog est assassiné par des hommes cagoulés, Kim et Milan reviennent au siège de Hurricane pour récupérer les papiers compromettants. Kim se fait agresser encore par un inconnu, tout en parvenant à conserver les actions de la société Broad Corp endossées en blanc. Entre sociétés écran, prête-noms et services secrets russes, Milan K devra pourtant remettre la main sur son héritage pour ramener à la vie son père adoptif…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il plane comme un soupçon de scandale politico-financier malsain sur l’histoire de Milan K, orphelin richissime traqué par le pouvoir russe. Evidemment, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence ! Dans cette suite menée tambour battant, il est toujours question d’espionnage, d’argent (beaucoup !) et de courses-poursuites entre Milan K et les Russes. Néanmoins, le pitch creuse davantage ici l’aspect financier (les magouilles, en fait) de la traque : prête-noms, sociétés off-shore et signatures factices balisent le parcours en forme de montagnes russes de Milan. Comme le scénario utilise de nombreux termes techniques liés au monde de la finance, quelques notes de bas de pages viennent éclairer le lecteur : c’est pédagogique, et surtout, l’histoire gagne en crédibilité. Deux ou trois traits d’humour bien sentis ajoutent quant à eux piquant et légèreté, notamment lors de la fameuse scène de réunion où l’on découvre un signataire bien connu du 7e art… Dans une ambiance « à la Largo Winch », tant en termes de graphisme que de scénario, ce deuxième tome séduit encore un peu plus : par son dynamisme, sa complexité narrative et son sens de la mise en scène. En point d’orgue, encore une fois, la course-poursuite virevoltante dans New-York, ponctuée de fusillades à l’américaine, et multipliant cadrages ou plans cinématographiques du plus bel effet. Fluide, rythmé et efficace. Après une mise en bouche prometteuse, Hurricane vient donc confirmer tout le talent de composition de Corentin et Sam Timel. Lancée dans les traces de Largo Winch, cette série d’espionnage sans prétention va sans doute produire son petit effet dans le monde de la BD…
