L'histoire :
Officier dans la police impériale du Tsar, Novikov est envoyé par sa hiérarchie sur une scène de meurtre, dans une petite église des faubourgs de Saint Petersbourg. Le prince Masoutiev, un haut dignitaire de l’aristocratie russe, vient d’y être retrouvé poignardé avec un crucifix. Même s’il n’apprécie pas ses « méthodes de cosaque » et ses habitudes de coureur de jupons, le commandant Liossenko, chef de la police, confie l’affaire à Novikov. Il a la réputation d’être le meilleur. Il commence son enquête par une visite à la famille pour tenter d’en apprendre plus sur le défunt. D’emblée, le frère du prince l’agresse, ne supportant pas qu’un homme de condition inférieure ose lui poser des questions. En définitive, c’est d’un valet que Novikov apprend le nom de la confidente de la victime, la comtesse Gorlovna. Cette dernière le met sur la piste du père d’une servante qu’on aurait suicidée par convenance, parce que le prince l’aurait mise enceinte, suite à un viol. Mais après avoir entendu le bonhomme, Novikov est persuadé de son innocence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Novikov inaugure la nouvelle collection Dédales des Humanoïdes associés, focalisée sur les polars historiques (du type le Nom de la Rose). Ce premier épisode a le double mérite de livrer les morceaux d’un puzzle policier et de présenter un héros fringant et fort attachant. Jeune policier veuf, Novikov est au service d’une classe de nantis qu’il tient pour responsables de la mort de sa femme. Il vit seul avec une fidèle gouvernante, qui lui reproche quotidiennement de n’avoir que faire des convenances. Le portrait du héros occulte pour le moment l’enquête en elle-même. Celle-ci trouvera sans doute son réel souffle dans la seconde partie, à venir. La reconstitution historique, au travers des décors et surtout des costumes d’époque, est le principal atout de la série. Peu de bandes dessinées s’étaient jusqu’à présent attardées sur la Russie éternelle des anciens Tsars. Rien d’étonnant quand on sait qu’au scénario, le belge Patrick Weber est diplômé en histoire de l’art et passionné d’histoire et d’archéologie. Le gros du boulot revient tout de même au dessinateur, Bruno Brindisi, plusieurs fois primé en Italie, son pays d’origine, pour ses dessins réalistes. Détaillés, documentés, ses encrages très réussis sont toutefois altérés par une mise en couleurs peu convaincante.