L'histoire :
Alexis Novikov, un officier de la police impériale, retrouve la belle et mystérieuse Gorlovna chez elle. La richissime veuve l’entraîne alors dans une soirée huppée qui se tient dans ses salons. Pris au piège, Alexis est obligé de faire mine de participer et de s’amuser au milieu de ce que Saint-Pétersbourg compte de gens importants. Il quitte cependant très rapidement la petite sauterie. En sortant, sur le perron, il découvre le cadavre du comte Poligatchev qui gît dans une marre de sang. Ce dernier a été poignardé et tient dans sa main une croix. Alexis Novikov y voit immédiatement la marque d’une série de crimes qui déciment l’aristocratie érudite de la ville. Ses soupçons se portent naturellement vers Troubelkine, un prêtre extrémiste, qui passe son temps à prêcher, à qui veut l’entendre, que le malheur viendra par les idées modernes et éclairées d’Europe. Novikov espionne alors Troubelkine lors d’une de ses virées nocturnes. Dans une clairière, il découvre une assemblée masquée, idolâtrant la religion et faisant culte au tzar Ivan, redouté et redoutable. Les adeptes sont galvanisés autour de cette idée de la grande Russie disparue. C’est alors qu’Alexis est repéré.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Dédales des Humanos nous amène pour la seconde fois dans la Russie du XVIIIe siècle, à travers ce polar historique très bien ficelé. Novikov, un policier tourmenté par le décès de sa femme, se plonge à corps perdu dans ses enquêtes. Celle-ci n’est pas banale, puisqu’elle se déroule au cœur d’une ville en pleine mutation ayant du mal à basculer dans un XIXe siècle qui va remettre en cause les piliers de sa société. Le scénario de Patrick Weber apparaît alors assez original. Car en ancrant son récit à une époque peu connue, la Russie de la grande Catherine, il nous plonge dans un vrai polar qui nous tient en haleine de bout en bout. Le dessin classique et réaliste de Bruno Brindisi colle parfaitement au récit bien qu’on puise émettre quelques réserves sur la mise en couleur un peu « décalée » de Juliette Nardin et Christelle Boyer, notamment dans les tonalités bleues. Novikov boucle néanmoins cette enquête avec brio et on est finalement satisfaits.
