L'histoire :
En février 1954, le matelot soviétique Anton Privitch met en scène son suicide et assiste en cachette à son enterrement, devant sa famille éplorée. L’armée rouge l’a manipulé pour qu’il accepte de participer à une mission top-secrète à bord d’un sous-marin. Un sanctuaire antédiluvien recèlerait une puissance à dompter, dans une grotte abyssale au large de la Syrie… 76 ans plus tard, en l’an 2030, les marines de l’USS Nebraska se sont laissés prendre au piège de la balise de détresse du sous-marin soviétique, qui git éventré au fond de la grotte lacustre. Le commandant Hamish envoie une équipe de 5 hommes pour explorer le sanctuaire. La titanesque porte se referme sur eux et ils se retrouvent traqués par une entité diabolique, sans communication possible avec l’extérieur. Paniqués, ils finissent par tous se séparer et vivent chacun des hallucinations terrifiantes. Pendant ce temps, à bord du sous-marin, une mutinerie se met en place. Depuis son dortoir, Black Dante, un expert en informatique, orchestre la chose, en prenant le contrôle du système. Everson, l’un des fidèles du commandant neutralisé par les mutins, est lui aussi un ex-pirate informatique. Il ignore que durant ces évènements, sa femme restée dans le Connecticut est contactée par un prudent et mystérieux informateur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’initiative est aussi novatrice qu’intéressante et surtout, elle est toujours aussi réussie. A travers Sanctuaire Redux, Stéphane Betbeder réadapte la célèbre trilogie d’épouvante de son ami Christophe Bec, Sanctuaire. Ou plutôt, il en chipe le meilleur potentiel, le fait sien, et en recrache un thriller d’anticipation personnel, différent et tout aussi haletant. Non seulement l’intrigue ne perd rien de son intérêt, mais elle y gagne encore en tensions et en profondeur. En un canevas narratif de flashbacks et d’aventures se déroulant dans un futur proche, le passé des personnages, les relations, les évènements sont fouillés, développés, réinventés et à partir de tout ça… rien n’indique que l’issus soit la même ! Le dessinateur Riccardo Crosa, qui s’affranchit parfaitement bien du format et du style graphique comics, livre de nouveau un boulot impeccable : sur un découpage rythmé, son trait dynamique et la colorisation adaptée contribuent à délivrer les ambiances de tension jubilatoires. Dans ce troisième opus, on découvre l’origine de la mission originelle soviétique ; on palpite en compagnie des 5 marines traqués à travers un dédale sous-terrain particulièrement effroyable ; on suit la mutinerie à bord de l’USS Nebraska ; et on s’interroge quand au secret du hacker transmis à la femme d’Everson. Enfin, le cliffhanger nous incite cruellement à baver d’impatience quant à la sortie des deux derniers volumes.