L'histoire :
En janvier 2030, attiré par une balise de détresse de faible amplitude, le sous-marin nucléaire nouvelle génération USS Nebraska pénètre dans une immense cavité sous-marine, au large de la Syrie. Les 235 membres d’équipage ont alors la double surprise d’y découvrir l’épave d’un submersible soviétique des années 1950, inconnu au bataillon, à proximité de l’entrée d’un sanctuaire immergé, dantesque. Le commandant Hamish envoie deux expéditions de plongeurs. La première explore l’épave : pas de radiation, les torpilles dorment sagement dans leurs caissons et la coque éventrée de l’épave signifie qu’une grenade a vraisemblablement explosé à l’intérieur. Un second bathyscaphe se met alors à ouvrir la porte du sanctuaire et à s’avancer dans le gigantesque couloir principal… sans que le commandant en ait donné l’ordre ! Sommé de faire demi-tour, le pilote Everson jure pourtant avoir suivi les instructions de son commandant et l’analyse des bandes sons lui donnera raison ! Mais ce n’est pas là le seul phénomène étrange : une plongeuse a une effroyable hallucination à l’intérieur du bâtiment soviétique. Croyant revivre la première séquence du film Alien, sa peur est telle, qu’elle décuple sa force, au point de compresser en plusieurs endroits son scaphandre en titane. Enfin, le chef torpilleur Sheridan ne semble vraiment pas dans son état normal… Hamish envoie un drone à la surface pour informer sa hiérarchie, car de leur emplacement, les communications ne passent pas.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de la trilogie originale Sanctuaire n’auront guère de surprise sur la trame générale de cette suite : ce tome 2 est beaucoup plus fidèle à la série mère que ne le fut le premier. Toutefois, tout en respectant parfaitement l’ambiance d’oppression et la « charte Sanctuaire », des petites nouveautés, des petites divergences, des petites précisions, ici et là, permettent de donner tout son sens à cette refonte. Surtout, le châssis scénaristique original de Xavier Dorison est une véritable pépite de l’épouvante. Le dessin semi-réaliste de Ricardo Crosa est certes moins réaliste que celui de Christophe Bec (évidemment, lui retravaillait à partir de photos), mais il assoie une unité visuelle et convient parfaitement à l’exercice de réécriture, sur un format comics idoine et franchement plaisant. Le plaisir de redécouvrir est donc bien au rendez-vous, surtout que le scénariste Stéphane Betbeder ne s’interdit pas de faire bifurquer l’histoire originale qui, souvenez-vous, proposait un final assez ouvert… voire vague… pour ne pas dire flou. Bref, un terrain propice à toutes les supputations, consolidations, améliorations. En attendant, on replonge littéralement dans le climat de claustrophobie totale qui sied au récit. Les hallucinations de l’équipage s’enclenchent, le suspens grimpe en flèche, jusqu’à imposer l’exploration du sanctuaire… que nous (re-)découvrirons volontiers dans un troisième opus.
