L'histoire :
En 2029, l’humanité se remet péniblement d’une guerre destinée à empêcher l’invasion extraterrestre des « Fyrs ». Depuis, un peu partout à la surface de la terre, poussent des xeno zones, sortes de proliférations végétales anarchiques où subsistent quelques Fyrs isolés. La poignée de héros grâce à laquelle l’invasion a pu être stoppée est issue d’un programme gouvernemental top secret. Ce sont les « Trigs », des humains génétiquement modifiés pour accueillir au sein de leurs corps des cellules nanotechnologiques. En contrôlant ces cellules comme n’importe lequel de leurs organes naturels, les Trigs peuvent pour l’un faire exploser une paroi, pour l’autre communiquer avec un ordinateur… Cependant que l’un des Trigs, Arès, décide d’écrire un ouvrage sur ce programme, il se retrouve traqué par l’AMFED, l’autorité gouvrenante. En fuite, il rallie à sa cause Medb, son ancienne équipière, alors que l’AMFED les accuse tous deux des meurtres de leurs anciens compagnons. Vulcain, un Trigs réfugié dans une station spatiale « attachée », les met sur la piste d’un autre Trigs suspect, Visvakarma, ayant monté depuis un laboratoire de recherche en picotechnologie (le travail de la matière au niveau quantique). Arès et Medb partent alors pour Québec, pour tenter de s’introduire dans ce mystérieux laboratoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième épisode renforce les qualités et les défauts du premier : un scénario de plus en plus intéressant sur un graphisme toujours aussi hideux. Quel dommage que Marc Vigouroux ait pris le parti de dessiner de cette manière ! Traits hésitants, encrages pâteux, proportions douteuses, arrières plans souvent inexistants, colorisation informatique discutable… Certes, il y en aura toujours un ou deux pour trouver dans ce style graphique un effet artistique particulier ou la recherche d’une ambiance oppressante. Mais franchement, ce dessin indigeste nuit vraiment à la compréhension de l’histoire, par ailleurs intéressante ! Le synopsis de ce polar d’action futuriste scénarisé par James Hudnall n’est pourtant pas très original : les autorités tentent de museler d’anciens cobayes, qui eux-mêmes se servent de leurs supers pouvoirs pour révéler la vérité au grand jour. Mais Hudnall s’appuie sur un réel savoir-faire en matière de comics US. Ses trouvailles futuristes sont excellentes (les xéno zones ou le principe d’utilisation des pouvoirs nanotechnologiques) et le rythme qu’il insuffle au récit génère un réel suspens… pour peu, encore une fois, qu’on arrive à faire abstraction du dessin.