L'histoire :
Régis Franc sort de sa zone de confort pour montrer autrement la nature. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il évoque des fleurs, des papillons et des abeilles. Son sujet se porte un lieu particulier, la ferme de Montaquoy, dans le département de l'Essonne. Un véritable lieu à part, qui a connu bien des changements de 1900 jusqu'à nos jours. L'auteur en a fait sa découverte grâce à une rencontre. Valentine, artiste et costumière du septième art, a hérité du patrimoine familial. Elle lui fait découvrir les traces de son passé lointain. Si les murs pouvaient parler, ils en diraient des choses... On parle de guerres mondiales, d'hommes qui se sont sacrifiés, de l'industrialisation, des pesticides, de la surexploitation des sols, de résidence d'artistes... Sans omettre ceux qui ont mis leur pâte comme des femmes qui dérangent dans un milieu très masculin. Les temps changent, il faut prendre un nouveau départ. Pourquoi ne pas planter des grains de blé ancestraux, d'une autre époque ? Pourquoi ne pas aller plus loin pour redonner vie au moulin de pierre et faire de la farine ? D'autres possibilité s'offrent aussi grâce à l'excellente qualité de l'eau, un ingrédient indispensable pour faire de la bière et du whisky. Les consommateurs exigeants sont au rendez-vous. Pouvait-on rêver meilleur destin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le format est petit et la couverture épaisse... Cet album n'est pas précisément une bande dessinée, dans le sens où il alterne textes et illustrations, introduits par une séquence de BD, juste quelques pages au début. Régis Franc écrit ici comme dans un roman et il inclut parfois des dessins, parfois des commentaires, des croquis et des photographies. Il livre le résultat de ses recherches sur le passé de cette ferme et raconte ce qu'il s'y passe maintenant. Un retour au roman graphique pour cet auteur qui a commencé dans Pilote, Charlie et L'Echo des savanes. Rien n'est lié à la fiction, que du vrai, de la réalité avec des personnes courageuses, braves et téméraires. Venir vivre à la campagne et reprendre une ferme est un défi qui demande une sacrée force d'adaptation. On s'attarde principalement sur l'actualité du lieu, toujours dans l'innovation. La citation « Agir local et penser global » est apparu dans les années 70 et elle prend ici tout son sens. Ecologie et économie peuvent être complémentaires et cohérentes. L'hyperproduction a ses limites. Le scénariste propose de suivre la vie d'un lieu s'adaptant aux périodes, aux aides gouvernementales et aussi à des individus. Rien n'est écrit à l'avance, chacun peut créer son histoire...