L'histoire :
Ce jour-là, les frère Dalton attaquent le convoi de la réserve d’or de la Banque centrale du Nouveau Mexique. Perchés sur les hauteurs d’un canyon, ils balancent carrément des bâtons de dynamite sur la troupe qui passe en contrebas… Mais de 4 tirs précis de révolver, Lucky Luke, qui s’était dissimulé parmi les soldats, fait exploser à distance les explosifs. Dans la foulée, il arrête les Dalton et les conduit au pénitencier. Le train-train, quoi. En rage dans leur geôle, les frères bandits se renvoient réciproquement la paternité de cet énième échec. Pour apaiser les tensions, Joe lance alors une idée : le premier d’entre eux qui rapportera 1 million de dollars deviendra le nouveau chef de la fratrie. Aussitôt dit, aussitôt évadés… mais séparément ! Lucky Luke se (re)met donc immédiatement en chasse… et demeure circonspect. Car de fait, il y a cette fois quatre pistes à remonter ! A Culver City, Joe débute une longue série d’attaques bancaires (on ne se refait pas…). A Fancy Town, William tente sa chance en jouant à la roulette et profite d’un concours de circonstances outrageusement favorable. A Hollyfield, Jack rencontre un homme d’affaires, qui lui propose de se lancer dans la politique. Enfin à Sunset Point, Averell propose à l’aubergiste italien local un concept moderne de restauration qui satisfera le plus grand nombre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Séparer les frères Dalton ! Voilà une idée de scénario émise par Tonino Benacquista et Daniel Pennac, qui n’était pas venue à Morris de son vivant. Et qui s’avère plutôt riche en potentiel de développements et en humour. Car d’une part, Lucky Luke est unique, lui. Il peine donc à enquêter sur quatre lieux à la fois (même si la géographie a des raccourcis spatio-temporels bien pratique à travers l’art séquentiel). D’autre part, et quand bien même cela dénature les fondamentaux psychologiques des frères Dalton, cette idée leur offre à chacun un peu de libertés amusantes concernant leurs particularismes comportementaux. Notamment, il est théoriquement impossible qu’Averell puisse être à l’origine d’une réussite lucrative comme celle-là… Cette considération mise à part, cette 77ème aventure (5ème de l’ère post-Morris) demeure fort agréable et grand public. Les lecteurs « normaux » apprécieront que le trait dynamique d’Achdé soit si proche et respectueux de la griffe de Morris. Quelques cases en marge des sacro-saints codes graphiques froisseront peut-être les plus pointus des lecteurs (la succession des panoramiques lors du duel p.42). Mais après tout, le renouveau est aussi nécessaire que naturel… D’autant que le principal est sauf : Lucky tire plus vite que son ombre et gagne toujours à la fin…