L'histoire :
Saint-Malo, novembre 1990. Florence Arthaud est attablée à la terrasse d’un bar. Alors qu’arrive un journaliste, elle demande au patron du bar d’éteindre la radio qui diffuse la chanson de Renaud C’est pas l’homme qui prend la mer. Le journaliste lui demande pour quelle raison elle n’aime pas cette chanson. La navigatrice lui rétorque que la mer lui a pris trop d’hommes. Vincent Rech, qui travaille pour Défi voile, a été contacté par son rédacteur pour réaliser un portrait de la seule femme qui va participer à la 4ème route du Rhum. Cela fait déjà 20 ans que Florence Arthaud traîne ses guêtres sur toutes les mers du monde. 20 ans de vie tumultueuse, de joies immenses et de terribles déceptions, des naufrages, de passion, de jolis rêves et de belles émotions. Avec un père éditeur, depuis petite, elle a été bercée par les récits d’aventuriers des mers.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir travaillé sur les biographies de Simone Veil, de Beate et Serge Klarsfeld, le malouin Pascal Bresson s’attaque à celle de la petite fiancée de l’Atlantique. Débutant sous la forme d’une interview avec un journaliste, celle qui a marqué le monde de la voile à haut niveau se livre sur son incroyable parcours. On revit avec elle certaines de ses courses épiques, comme sa première transatlantique en solitaire à 21 ans, sa victoire de la route du rhum malgré une fausse couche durant la traversée, ou encore le moment où elle est passée par-dessus bord au beau milieu de la Méditerranée. Cette biographie à la première personne est plutôt exhaustive et bienveillante. Pascal Bresson, qui a eu l’opportunité de rencontrer à plusieurs reprises cette sportive, décrit une femme pugnace qui s’est battue à armes égales avec les hommes, dans un environnement naturel souvent hostile, pour devenir la pionnière dans la conquête de courses prestigieuses et difficiles. La solidarité entre marins y est également bien retranscrite ainsi que le fait qu’elle ait été adoubée par les grands de ce sport extrême. Cette biographique navigue habilement entre deux eaux : aventures maritimes de grande intensité et récit plus psychologique qui donne le sentiment d’être en tête à tête avec Florence Arthaud. Graphiquement, les personnages sont plutôt ressemblants malgré des traits un peu lisses et une colorisation numérique qui a tendance à adoucir l’ensemble. Un bel hommage à celle qui est décédée tragiquement en 2015 dans un accident d’hélicoptère.
