L'histoire :
En 1949, à Port Arthur, une petite fille de 6 ans pleure. Les déménageurs sont en train d’emmener le piano familial car sa mère, malade de la gorge, ne peut plus chanter. La petite Janis demande à son père s’ils ne chanteront plus jamais. Ils chanteront, oui, mais autrement. Plus grande, Janis est attirée par les arts, mais ses dessins de nus féminins choquent sa mère, avec laquelle elle sera toujours en opposition. Elle chante dès qu’elle entend du blues à la radio. Elle tâte du théâtre aussi, notamment pour pour les décors. Son ami Jim Langdon, l’initie à Kerouac, Grant Lyons lui fait découvrir Bettie Smith. Janis parle comme une charretière, s’habille comme un homme, ce qui lui pose des problèmes au lycée, avec la majorité des élèves, mais aussi avec les professeurs. Elle est harcelée au téléphone… Mais elle possède un cercle d’amis proches et aimants. En 1958, ils découvrent sa voix extraordinaire. Plus tard, elle découvre la Nouvelle Orléans, Bourbon street et le quartier français. Sa conduite plait de moins en moins, mais elle se découvre de plus en plus.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
50 ans que Janis Joplin a disparu. On a quelquefois l’impression qu’elle n’a jamais existé, tellement son existence a été courte (membre du club des 27), tellement sa vie ressemble à un film des années 80, tellement sa voix est unique, inégalable, cosmique. Tout ça fait d’elle une icône inégalée. Janis Joplin a vécu une enfance plutôt placide dans une famille aimante, avec une mère qui ne pouvait pas la comprendre. Enfant déjà, sa tête est tournée vers les étoiles, elle s’adonne sans retenue à l’air, ses penchants pour le sexe et pour l’alcool font jour dès l’adolescence. Nicolas Finet fait le choix de suivre de manière chronologique la vie de Pearl, de sa naissance à sa mort, en insistant sur ses addictions à la drogue, au sexe en particulier mais à l’amour en général. Ce besoin vital d’amour qui la terrorisait, la paralysait, mais la galvanisait de la même manière. Finet choisit pour accompagner son héroïne une voix off, maternelle, fraternelle peut-être, qui crée avec le lecteur une belle proximité. Christopher livre une partition graphique sobre, ronde et simple à suivre. Les auteurs ont choisi de personnifier les addictions de Janis par des tentacules, qui l’enserrent de plus en plus, et qui finiront par la tuer. Degreef quant à lui livre des couleurs légèrement passées qui rappellent les cartes postales américaines des années 60. Le tout est cohérent et agréable à lire, fourmille d’informations intéressantes comme une longue galerie de portraits à la fin, afin de familiariser le lecteur avec l’environnement de la chanteuse. 50 ans après, on l’aime encore…
