L'histoire :
Yves Klein naît le 28 avril 1928, à Nice, de parents artistes peintres. Sa mère Marie Raymond est une figure de proue de l’Art informel (de l’art abstrait avec une technique gestuelle). Son père Fred Klein peint des personnages et des paysages issus du postimpressionnisme. La famille s’installe à Paris alors qu’Yves est encore très jeune. Il passe dès lors ses étés sous la garde de sa tante Rose, fervente catholique, et les mois de collaboration pendant la seconde guerre dans le Sud de la France. Adolescent, Yves se découvre une passion pour le judo. A l’âge de 20 ans, il imagine une symphonie « monoton-silence », c’est-à-dire un unique accord joué en continu par les voix d’un chœur et des instruments, suivi d’un silence de même durée. Cette symphonie serait l’équivalence conceptuelle de la monochromie picturale dont il deviendra fer de lance. Plus de 10 ans s’écouleront avant que sa symphonie ne soit jouée. Entre temps, il voyage, il devient apprenti de l’encadreur Robert Savage, auprès duquel il apprend à polir des cadres à la feuille d’or. Grace au succès de sa mère, il côtoie du beau monde : Pierre Soulage, Victor Vasarely… Mais il est alors connu comme étant « le fils de » Marie. En 1952, il fait un voyage au Japon, pays natal du Judo. En rentrant en France, il hésite à faire du Judo sa profession…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous aimez le bleu ? Vous allez être servi… L’artiste peintre Yves Klein a construit sa réputation à base de peintures monochromes et notamment le fameux « bleu Klein », marque déposée sous l’appellation IKB-191. Pourquoi le bleu, plutôt que le vert ou le rouge ? Et pourquoi ce bleu précisément là, qui lui a demandé plus d’un an de tests et d’essais… C’est ce que vous découvrirez en lisant cette biographie plus proche du récit illustré que de la bande dessinée. En effet, les auteurs Julian Voloj et Wagner William utilise un procédé narratif très factuel, le plus souvent écrit sous ou entre les dessins, comme s’il s’agissait d’articles de presse. Les cases et pleines pages dessinées se présentent ensuite quasi contemplative et dénuées de phylactères. Si ce mode séquentiel, majoritairement utilisé dans cet album, parait minimaliste ou du moins peu excitant, il s’inscrit néanmoins dans la mouvance de la « philosophie » et de l’axe artistique de Klein, qu’il décrivait comme une « atmosphère de sensibilité picturale ». Klein s’inscrit dans le mouvement « Nouveau réalisme », qui marie parfois performances happening et art pictural minimaliste… à l’image de l’expérience en public de ses Anthropométries (des femmes nues se recouvrent de peinture bleue et se trainent sur des toiles posées au sol. A l’annonce de sa mort, à 34 ans, d’une subite crise cardiaque, nombreux sont ceux qui pensent qu’il s’agit d’un nouveau projet artistique ! Chronologique, la partie BD s’achève par une seconde biographie à l’aide de photos de famille et de dates précises.