L'histoire :
« Le clown » élève seul une petite fille dans sa simple roulotte, à l'écart du monde. Une vie modeste et difficile, mais pleine de bonheur et de complicité. Il lui apprend la lecture, la cuisine, la pêche, mais aussi la nécessité de voler une poule lorsqu'il n' a plus rien à se mettre sous la dent. Lorsque la petite fille devient une demoiselle, le Clown se rapproche du monde et des gens alentour. Lui, reprend du service dans un cirque, retrouve ses anciennes relations et renoue avec ses habitudes oubliées de soirées parfois trop arrosées. Elle, fait ses premières rencontres et tombe bientôt amoureuse. Les barrières qui les protégeaient du monde tombent les unes après les autres. Mais ce qui pouvait s'apparenter à une nouvelle vie simple et heureuse va bientôt basculer dans le drâme. Les contours les plus sombres de l'âme humaine vont alors se révéler...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un tout petit fil d'intrigue qui tend cet album élégant et parfois poétique. Tout dans sa construction vise à nous faire comprendre que derrière le visage du clown, se cache un drame potentiel. La première partie de l'album, contemplative et muette (une seule phrase par page) nous donne à voir la vie quotidienne de ce clown toujours grimé et de sa fragile petite fille qu'il éduque. De grands yeux innocents, sans ciller, apprennent tout de la vie humble et monotone de ce clown au visage rond. L'auteur parvient toutefois à créer une inquiétude derrière ces images apparemment anodines, et son trait fin contraste avec l'apparente bonhommie de son personnage. L'absence totale de dialogues, remplacés par une voix off sobre et terriblement réaliste, maintient la tension de manière efficace. La force de cet album est également visuelle, portée par le graphisme original de Louis le Hir, inspiré de Nicolas de Crécy ou de Frédéric Bézian, et par les très belles couleurs de son père Jean-Louis Le Hir. Une réelle patte que celle de ce jeune auteur qui signe ici son premier album. Mais un album malgré tout vite lu, et dont l'équilibre entre ses différentes parties n'est pas idéal, provoquant l'impression d'une fin un peu rapide. Il reste un bel objet sombrement onirique qui se distingue des parutions sans âme, et annonce la promesse de futures découvertes passionnantes sous la plume de Louis Le Hir.
