L'histoire :
Comment Queue-de-Renard devint hors la loi : A la fin du XIXème siècle, le chef cheyenne Queue-de-Renard comprend que la culture des blancs passe souvent par des courriers écrits. Il oblige ainsi certains fermiers à lui rédiger des déclarations de propriétés ou de taxes (sur les armes et… l’alcool !). Mais un fermier, irrité par cet importun opportuniste, rédigera tout autre chose que ce qu’il lui est dicté…
Takuat : L’éclaireur Takuat est réputé auprès des tuniques bleues. Mais il est un peu mystique : il dit avoir étudié et compris les origines de son peuple, au point de pouvoir anticiper les événements à venir…
La tanière du castor : Deux chasseurs de castors règlent un litige en participant à une campagne de chasse commune. Le vieil expérimenté emmène le jeune en territoire crow, alors que cette tribu est sur le sentier de la guerre. Une rencontre avec les peaux rouges est inévitable et tourne tragique…
Bisons : Lors de la période migratoire des bisons, l’instinct de ces majestueux mammifères les poussent à adopter des comportements protecteurs envers les femelles qui vont mettre bas : ils tournent en rond autour d’elles, cela s’appelle le « fairy ring ». Les indiens pawnees adaptent eux aussi leurs migrations aux mouvements des bisons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de BD ignorent peut-être qu’avant de faire dans la science-fiction hard-boiled (Morbus Gravis) et de dessiner les fesses féminines comme personne (raaaah Druuna !), Paolo Serpieri avait sagement commencé dans la BD en faisant de courtes histoires de western. Les sages éditions Mosquito nous le rappellent en rééditant ses premières œuvres, qui portent un regard quasi anthropologique sur la culture amérindienne. Cheyennes, Paiutes, Crows, Pawnees : quatre tribus différentes sont à l’honneur des quatre histoires réunies dans ce troisième recueil (datant de 1977, 1978 et 1979), relatant des aventures réalistes dans des registres variés. On découvre l’indien qui tente maladroitement de se conformer à la culture blanche, l’indien mystique, l’indien en guerre pour préserver son gibier et le jeu de la transhumance entre bisons et indiens. Ces historiettes ne brillent pas par la percussion de leurs scénarii : Serpieri est majoritairement descriptif, par le truchement de bulles de pensées ou d’encadrés narratifs. Mis à part l’hallali sur le trappeur, on ne palpite jamais vraiment. En revanche, quel talent graphique ! Dans une veine proche des Giraud, Manara ou Boucq, Serpieri cadre à la perfection des scènes détaillés et documentées. Ses encrages noirs appuyés sont un modèle d’équilibre, tant au niveau des décors que sur les personnages expressifs et costumés. Son arrêt de la BD pour raisons médicales est une grande perte pour le 9ème art.