L'histoire :
Dans une Chine authentique de 1935, loin des stéréotypes habituels, Tintin poursuit l’enquête entamée dans Les cigares du pharaon (1934). Il met à mal les agissements d’un réseau international de trafic d’armes et d’opium qui sévit en Asie et dans le reste du monde. Ce cinquième récit des Aventures de Tintin et Milou est d’abord prépublié en noir et blanc dans le Petit Vingtième – sous le titre Les aventures de Tintin reporter en Extrême-Orient. En 1936, il paraît aux éditions Casterman dans un album de 124 pages, sous son titre définitif. Dix ans plus tard, en 1946, les planches sont reformatées et certaines cases sont enrichies par de nouveaux décors, le tout publié dans une version couleurs de 64 pages. Enfin l’année 2025 voit la sortie d’une version inédite de cet épisode : l’édition en noir et blanc fait l’objet d’une colorisation, offrant une relecture remodelée de cette histoire culte.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture du Lotus Bleu est une des images les plus iconiques des Aventures de Tintin. Pour la petite anecdote, le dragon sur la couverture de l’album comptait un doigt de plus à la patte arrière droite, erreur qui sera modifiée seulement après le décès d’Hergé en 1983. Dans ce 5° livre des Coulisses d’une œuvre, Philippe Goddin et Dominique Maricq, dissèquent ce chef-d’œuvre du maître du 9° art, fondateur de la ligne claire. Pour donner du fond à cette histoire qui se déroule à Shangaï, Hergé a authentiquement collaboré à l'époque avec Tchang Tchon-jen (plus connu sous le prénom de Tchang dans les aventures de Tintin). Ce dernier apporte de précieuses informations sur le contexte du pays au dessinateur qui était soucieux d’authenticité et souhaitait échapper aux clichés caricaturaux sur la Chine. Dans cette préparation rigoureuse, Tchang propose également les nombreux idéogrammes qui sont intégrés dans l’album. Les anecdotes sur la création sont toujours aussi intéressantes, même si dans ce 5° livre, de nombreux commentaires se cantonnent parfois à décrire l’action des cases ou le fil de l’aventure. A cette époque, Hergé travaille essentiellement sur les Aventures de Tintin mais également sur celles de Quick et Flupke. Les auteurs ne mentionnent pas d’autres travaux annexes comme cela a pu être le cas dans les livres précédents. Ce livre n’en demeure pas moins passionnant et digne d’intérêt pour découvrir ou redécouvrir un album emblématique. Les puristes pourront apprécier les reproductions de dessins originaux et parfois dans des dimensions qui permettent de cerner le moindre détail du travail d’Hergé.