L'histoire :
Comme la plupart des enfants, le futur Hergé a joué aux cow-boys et aux indiens. Dès l’adolescence, il est fasciné par les amérindiens. Mais en 1930, l’Amérique ne se réduit plus à une question ethnique. Aux yeux d’Hergé, le matérialisme, la recherche du profit et cette absence de scrupules qu’on lui dit partagée outre-Atlantique par les gangsters et les hommes d’affaires sont au moins aussi critiquables que les turpitudes dénoncées au pays des Soviets. Les premières planches de Tintin en Amérique sont publiées le 3 septembre 1931 dans le Petit vingtième. Hergé n’a que 24 ans et déjà 2 albums à son actif. Tintin en Amérique répond à une aspiration ancienne et plus personnelle que Tintin au pays des soviets et Tintin au Congo, même s’il nourrit des sentiments contradictoires à l’égard du nouveau monde.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tintin en Amérique, l’un des titres les plus vendu de la série, est passé à la loupe par Philippe Godin et Dominique Maricq, des spécialistes reconnus de l’œuvre d’Hergé. Dans leur analyse, les deux auteurs prennent la précaution de rappeler que cette histoire a vu le jour il y a bientôt un siècle et que les références de l’époque et le vocabulaire employé n’avaient pas les mêmes connotations qu’aujourd’hui. Les évolutions apportées par Hergé au fil du temps et des remaniements sont d’ailleurs intéressantes et démontrent sa capacité à se remettre en cause, à évoluer avec son époque. A la lecture de cette histoire parodique des USA, on comprend rapidement qu’Hergé, bien que fasciné par l’Amérique, condamnait également le traitement réservé aux noirs, aux amérindiens, qu’il critiquait l’argent roi et la violence du nouveau continent. Dans cette chronique de Tintin en Amérique on redécouvre les travaux annexes qu’Hergé a effectué sur la même période. Il y a évidemment des extraits des aventures de Quick et Flupke, des planches de Totor, C.P., des Hannetons mais encore plus surprenant, des travaux plus confidentiels comme Tim l’écureuil réalisés pour des grands magasins. Ce livre est riche d’une iconographie variée avec des photos d’archives (documents de travail, photos personnelles), de couvertures du Petit vingtième, de croquis et de reproduction d’originaux. C’est un vrai travail de fond tant sur l’analyse de l’œuvre d’Hergé que sur les documents reproduits.