L'histoire :
Antonio et son fils Omobono sont en chemin pour retourner chez eux, à travers la belle et lumineuse campagne de Lombardie du XVIIème siècle. Ils s’extasient sur les beautés de la nature, quand ils sont attaqués par des soldats déserteurs. C'est alors qu'un cavalier sort de nulle part et estourbit la plupart des assaillants. Les deux hommes remercient leur sauveur, un marquis français qui a fuit l’ennuyeuse cour versaillaise, accompagné de son homme de main, Monsieur La Planche, un archer hors pair, et de sa belle nièce Célinie. Au premier coup d’œil, Omobono tombe amoureux de la blonde et tempétueuse française. Ce n'est qu'en arrivant à Crémone, la ville d'Antonio, qu'il dévoile son nom à ses nouveaux amis : Stradivarius ! Le maître Stradivarius ! Le marquis n'en revient pas ! En remerciement, le célèbre luthier offre l'hospitalité à la petite troupe. Le lendemain matin, le marquis adresse une supplique à l'artisan : qu'il le prenne comme apprenti. Il veut devenir son élève ! Antonio accepte. Commence l'apprentissage de la confection des alti, violons et violoncelles, assemblage ô combien complexe de plus de 70 pièces, le tout délicatement recouvert d'un enduit qui fait toute la gloire du célèbre italien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fabien Tillon, au scénario, et Gaël Remise, au dessin, n'en sont pas à leur premier coup d'essai ensemble. C'est en effet leur 3ème bande dessinée, plus un ouvrage en littérature jeunesse. Ils s'attaquent cette fois, en 100 pages, à la vie du légendaire luthier Stradivarius, dont les instruments comptent, 4 siècles plus tard, parmi les plus convoités au monde. Le ton est poétique, lorsque le maître parle de son travail. On sent bien que la frontière entre art et artisanat est ténue, tellement le luthier est amoureux de son travail. Le scénariste, à travers une écriture maîtrisée, rend parfaitement la passion qu'a le maître pour son ouvrage, au détour d'envolée lyriques sur les mystères qui entourent la création de ses instruments. Ce coté poétique est transcrit avec justesse parfois par le dessinateur, notamment dans la scène de joute musicale entre Stradivarius et un autre Antonio, ami de notre héros, un certain compositeur violoniste : Vivaldi. Il est cependant dommage que de nombreuses cases trahissent un trait irréguliers, qui nuit un peu à la lecture fluide de ces pages et même parfois à la reconnaissance des personnage. La légèreté presque onirique insufflée par le scénariste est au final davantage portée par la mise en couleur à l'aquarelle et à la gouache, dans des tons pâles et subtils, que par le dessin lui même. Cela n'en reste pas moins une occasion plaisante de découvrir la vie d'un nom célèbre.