L'histoire :
De nos jours, Paul Wahlberg est médecin légiste à Chicago. Un métier dans lequel il excelle et qui lui laisse peu de répit, étant donné le fort taux de décès de la ville sur lesquels enquêter. Son institut médico-légal accueille chaque année quelques 5500 cadavres… et les trois quarts doivent faire l’objet d’une autopsie. Ce jour-là d’hiver, il y a 23 autopsies au menu. Paul et son assistante se chargent des 6 dossiers criminels et laissent le reste aux quatre internes d’astreinte. Paul connait bien son métier : il est efficace, réputé, stoïque et légèrement auto-satisfait. Le soir venu, puisque c’est le week-end, il va prendre un verre dans un bar, seul comme il aime le faire. Et dans un bar peu fréquenté pour avoir la paix. Néanmoins, une cliente au bout du zinc lui semble à la fois très jolie et très déprimée. Une proie aussi agréable que vulnérable pour passer la nuit ! Il entame donc la conversation, persuadé de son petit effet lorsqu'il lui révèlera son métier. Comme d’habitude, la jeune femme, qui s’appelle Bianca, est subjuguée par cette info croustillante. Ils repartent tous deux du bar, bras-dessus-bras-dessous… mais à l’extérieur, deux brutes assomment Paul. Il est tombé dans un piège. Il revient à lui ligoté sur une chaise, avec un puisant parrain de la mafia face à lui. Ce dernier a besoin de ses services. Et il a les arguments pour lui forcer la main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois enquêtes sont prévues au sein de cette série de thrillers sanglants indépendants, qui porte bien son nom. Nous quittons cette fois la Suède et ses forêts enneigées pour être rapidement confronté à une affaire en milieu urbain, du côté de Chicago. Un point de détail reste commun : ça reste l’hiver, la saison idéale de la mort. Le héros est une nouvelle fois médecin légiste et il se retrouve cette fois forcé de travailler pour un redoutable parrain de la mafia. L’unique fils du mafieux a en effet été assassiné et ce dernier veut donc tout savoir des circonstances de sa mort, afin d’identifier son assassin et pouvoir se venger puissance mille. Notre médecin légiste pratique donc l’autopsie la plus délicate de sa vie ; et il s’agit de ne pas se louper, sinon c’est lui qui finira sur une table froide et métallique. Le scénariste Antoine Tracqui connait bien les ficelles du métier : il l’a exercé avant de devenir expert judiciaire. De la présentation des personnages jusqu’à l’exécution de l’enquête et donc du meurtre, tout est ici très méticuleux. L’affaire est présentée au scalpel… donc sous un angle sordide et cohérent, mais avec des psychologies de personnages un chouya caricaturaux. Le dessin réaliste encré de Jean Diaz est tout aussi soigné et détaillé et il renforce encore cet aspect de grosses ficelles – par exemple au travers du personnage de Liz, la sœur de la victime, systématiquement grimaçante et énervée. La colorisation léchée d’Antonino Giustoliano maximise cependant les ambiances cinématographiques pour une immersion angoissante (et régulièrement gore) à souhait.