L'histoire :
D’origine ethnique aborigène, mais habitante de Sydney, la sexy Amanda Munumgurr a été contrainte d’accepter un premier poste de médecin légiste sur la terre de ses ancêtres, le temps de rembourser la bourse d’état pour ses études. Elle officie ainsi du côté de Karratha, un patelin minier et industriel de la côte Nord-Ouest de l’Australie. Ce jour ordinaire et caniculaire, on la fait venir entre deux containers du port, où on a retrouvé un clochard mort dans son vomi, sans doute bouffi de meth. Elle rapatrie le cadavre à son institut médicolégal où elle s’emploie à faire ce qu’elle sait faire de mieux, et ce pour quoi elle est réputée : une autopsie. Le lendemain, son directeur lui propose cependant une affaire qui sort de l’ordinaire : en jouant sur google map, un gamin canadien a repéré un cadavre humain en plein désert. Amanda part ainsi en hélicoptère en compagnie d’un jeune et sexy officier de police, pour la zone désertique et aride des Hamersley. Sur place, les collègues policiers ont déjà apporté tout le matériel nécessaire. Amanda enfile sa combinaison et se penche ainsi sur un cadavre momifié de 3 semaines, porteur de tatouages, transpercé d’une rafale de balles, avec des dizaines de fractures. Elle en déduit qu’il s’agit sans doute d’un narcotrafiquant tombé d’un avion, après un règlement de compte en plein vol…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux Autopsies en saisons hivernales – la température idéale pour conserver les corps – l’authentique médecin légiste Antoine Tracqui nous change radicalement de climat. L’héroïne d’origine aborigène de ce 3ème tome (indépendant des deux premiers) mène son enquête dans le four ultime du désert australien. Pour répondre au concept d'enquêtes indépendantes, cette médecin légiste analyse des macchabées momifiés par les conditions de chaleur extrême, et un piège terrible se referme sur elle. On vous laissera découvrir les rebondissements et les conséquences de cette affaire de meurtres, de narcotrafic et de corruption, dont la plus-value sociétale est essentiellement centrée sur la question aborigène. Elle est rondement menée sur le plan du rythme narratif, des analyses légistes pointues et des effets de suspens, malgré quelques grosses ficelles et une psychologie de personnages un tantinet caricaturale. Le dessin encré réaliste réalisé conjointement par Phlippe Vandaële et Zivorad Radivojevic (qui fait quoi ?) se conforme idéalement au canevas du scenario. Le style est certes académique, mais il ajoute pas mal de variété et de vraisemblance dans les décors. Cette partition graphique se complète d’une colorisation et d’une gestion appuyée des effets de lumière et des contrastes, signés Antonio Giustoliano (du studio Arancia).