L'histoire :
En 2052, l’humanité invente la propulsion photonique et développe la conquête spatiale. Mars se situe dès lors à une semaine de la Terre ; une station y aussitôt implantée. En 2203, une mission est envoyée pour explorer les lunes de Jupiter. Soudain, le colonel Prax’x et ses hommes aperçoivent trois sphères, de technologie assurément extraterrestre, qui filent se cacher dans la grande tâche rouge de la planète. Une station permanente de surveillance, Primus, est alors implantée à la surface de la lune Europe, mais les sphères ne réapparaissent plus jamais. Prax’x voue sa vie à cette quête de compréhension… mais sans succès. Il finit par se faire cryogéniser. Les années passent, une guerre mondiale ravage la Terre et divise par 3 la population humaine. En juillet 2544, la navigatrice Nell’o peine à se remettre d’un terrible accident au large de Saturne. Elle est la seule rescapée d’une explosion qui a eu lieu un an plus tôt, elle est restée 21 jours à dériver seule dans le cosmos, avant que des sauveteurs la rapatrient sur Terre. Aujourd’hui, elle tente de se reconstruire, entre séances psy et une nouvelle drogue très puissante, la sueur Corail. Totalement accro à celle-ci, qui se vend sous le manteau à un prix prohibitif, elle est prête à se damner pour se la procurer. Ce jour-là, elle accepte un deal malsain de son dealer, lorsqu’une intervention mortelle vient tout perturber…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces derniers temps, Alain Brion s’est fait rare en BD… mais c’était pour revenir plus fort avec ce premier tome d’un space-opera qui ravira les amateurs de SF. A la base, le pitch situé dans un futur relativement proche est toutefois classique : l’Homme explore le système solaire, il plante des bases sur Mars, sur Europe et il découvre une vie extraterrestre évoluée qu’il ambitionne évidemment d’approfondir… en vain. Les aliens se planquent, a priori dans la géante gazeuse Jupiter. Là-dessus se greffe un trafic de drogue, une police religieuse rigoriste, une créature aussi rare que précieuse, des mafieux violents… En raison du nombre des protagonistes, aux conditions, contextes et ambitions variées, il faut un certain temps pour rentrer pleinement dans cet épisode pilote. Pour vous aider, un trombinoscope des 8 principaux personnages est proposé en pages de gardes. Brion prend le temps d’installer une chronologie historique en amont, puis un univers prenant, des protagonistes qui ont une épaisseur, des problématiques corsées… et tout cela est fort bien équilibré. Surtout, ce début de saga s’appuie sur un visuel réaliste épatant, un mélange de dessins et de bidouilles Photoshop, dévoilant des paysages cosmiques, des panoramas urbains démentiels, des stations spatiales, des coursives glauques et autres éléments technologiques tout fait crédibles. Cela n’a rien d’étonnant venant d’un spécialiste : quand il ne fait pas de BD, Brion fait des couvertures de romans de science-fiction (chez Denoël, Gallimard, Pocket…). En tout cas, on est désormais bien impatient d’en découvrir plus sur ces mystérieuses Sphères.