L'histoire :
A la fin des années 60, un avion s’écrase mystérieusement dans les Pyrénées. A cette époque, Gilles Durance est instructeur de pilotage au sein d’un petit aéroclub du côté de Perpignan. Lui et ses collègues apprennent alors deux nouvelles, une terrible et une bonne : primo, le propriétaire de l’aéroclub, également PDG d’une grosse entreprise industrielle, meurt dans un accident de voiture ; deuxio, son testament fait de Gilles l’heureux propriétaire de l’aéroclub. Hélas, l’entreprise tourne à perte depuis des années, elle ne devait sa survie qu’à la générosité du riche PDG. Gilles va devoir trouver un modèle économique rentable et sans doute développer le vol long-courrier. Lors de son inventaire, Gilles cherche à visiter le hangar n°3, loué par la mystérieuse société Carta. Il est alors neutralisé, ligoté et bâillonné par les vigiles. Mais le jeune homme a des ressources : il s’échappe et pénètre dans le hangar. Un B-26 est en train d’y être maquillé en avion de ligne africain. Il ignore que lui et ses acolytes seront bientôt associés de très près à des manigances liées à la situation politique du Biafra, une intervention élaborée par les services secrets et le contre-espionnage français…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le bombardier blanc constitue la première aventure (histoire complète) d’un nouveau héros répondant aux standards de la collection Cockpit de Paquet, Gilles Durance. Ce fringuant héros, ancien de la guerre d’Algérie, présente en effet la double compétence d’être pilote et d’aimer l’aventure. Il ne lui en faut pas plus pour se retrouver mêlé à une mission d’intervention secrète française au Biafra, dans une Afrique alors fraîchement « décolonisée ». Passée la phase de présentation du contexte, des personnages et de l’avion mythique sur lequel focalise l’auteur Callixte (le bombardier Douglas B-26), les détails de cette affaire d’espionnage simple et carrée se dévoilent de manière linéaire à travers le scénario, qui a un petit quelque chose de « BD à papa ». Notamment, la psychologie des personnages semble toute droite issue du 9ème art des années 60… époque à laquelle évolue le héros (ça tombe bien). Car la conjoncture politique tendue est bien réel : le Biafra a été un état sécessionniste de 1967 à 1970, secrètement aidé par la France, contre le Nigeria soutenu par tous les autres. Callixte ancre solidement sa première aventure dans ce contexte, en parvenant à ne pas écorner la France-Afrique. Le grand soin apporté au dessin semi-réaliste – et notamment aux fuselages précis et documentés des avions – aux cases détaillées inscrites dans un découpage serré, est sans doute aussi pour beaucoup dans cette impression de BD d’un autre âge. Bienvenue, Gilles, n’hésite pas à rempiler et à nous présenter un autre avion.