L'histoire :
Moïse vient de permettre à son peuple hébraïque de traverser la Mer Rouge en écartant les eaux… et il en a profité pour décimer l’armée de Pharaon. Un seul égyptien a survécu à la catastrophe : le rabougri Yona, qui court derrière sa dernière femme, la petite Libi. Tous les autres hébreux suivent Moïse à travers le désert, en quête de la « Terre Promise »… même si la finalité de tout cela reste un peu flou. Yona peine tout de même pas mal pour retrouver Libi dans la poussière de la cohorte. Une autre de ses femmes – la vieille peau de vache – la retrouve avant lui, avec un puissant dessein de vengeance. Libi, quant à elle, s’entiche d’un jeune hébreu, plutôt doué au lancé de pastèque. Toutefois, les jours filent et les réserves d’eau commencent à manquer. Les hébreux se posent des questions : à tous les coups, Dieu les a conduits au fin fond du désert pour mieux se débarrasser d’eux. Moïse reste stoïque et leur prouve la volonté divine : une oasis se trouve devant eux. Seul hic : l’eau n’est pas potable… Pour l’assainir, il faut jeter un tronc d’arbre dedans et attendre un peu. Il n’y a qu’un seul abruti pour ne pas écouter les préconisations de Moïse et plonger la tête la première : Yona. Il se noie à moitié et y gagne un coma de plusieurs semaines qui fiche bien la honte à Libi et à sa famille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatrième et dernier volet d’une aventure antique et humoristique, sur fond du célèbre épisode de l’Exode des juifs, de l’Ancien Testament. Le récit reprend dans la suite directe de la célèbre traversée de mer rouge. Comme l’exigent les écritures, s’ensuit une longue errance dans le désert, où il ne se passe pas grand-chose. Le héros teigneux Yona se laisse guider vers un avenir pathétique tandis que la petite Libi est la cible d’une vengeance laborieuse. Tandis que tous deux se houspillent, les hébreux tergiversent et papotent sur leur destiné, marchent et s’assoiffent… et on atteint vite ainsi la page 45. C’est alors que David Ratte brosse rapidement les derniers évènements de la légende chrétienne, qui sert de canevas de fond (les tables de la loi, le veau d’or, les 40 ans dans le désert). Ce parti-pris permet de bien souligner qu’il ne s’agit que d’un délire autour de l’Ancien testament et non d’une relecture burlesque. Au final, voilà sans doute le volet le moins inspiré dans l’œuvre bibliquo-humoristique de Ratte. La veine parodique est certes toujours de mise, drôle et bienvenue, avec un traitement graphique approprié à la légèreté de ton. Elle se distingue par des juifs qui se mettent en position de martyr, par les répliques djeunz modernes (« T’es vraiment une boloss, toi ! ») en prise directe avec les caractères bien affirmés des protagonistes, et par un joli pied-de-nez final…
