L'histoire :
Sun Wukong est un singe très agile et peu modeste. Dès son enfance, il multiplie les exploits physiques qui font qu’il devient rapidement le Roi Singe. Avide de connaissances et d’augmenter ses compétences, il apprend à maîtriser les 72 transformations, peut voyager sur un nuage magique et se dote d’un bâton à la puissance inégalée. Son insolence va pourtant lui jouer des tours et énerver les divinités comme l’empereur de Jade et même le big boss Buddha qui vont le punir en le coinçant sous un rocher pendant 500 ans. Délivré par le moine errant Tang Sanzang, Sun Wukong va se mettre à son service et l’accompagner dans sa quête vers l’Ouest, à la recherche des sutras bouddhistes. Ensemble, ils vont devoir affronter de nombreux démons qui n’ont qu’une idée en tête : manger tout cru l’inoffensif moine pour devenir immortels. Heureusement, l’espiègle Roi Singe est là pour veiller au grain, aidé en cela par des divinités protectrices.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Véritable institution en Chine et plus globalement dans toute l’Asie, les aventures du Roi Singe et son voyage vers l’Ouest ne vous disent peut-être rien sauf si l’on traduit le nom du héros Sun Wukong en japonais : Son Goku. L’influence de cette légende a en effet inspiré (entre autres) le personnage de Toriyama, qui en a gardé sa force physique, sa queue de singe, son bâton magique et son nuage pour créer Dragon Ball. Mais la comparaison s’arrête là. Ici, Chaiko auteur d’origine chinoise, adapte fidèlement et avec maestria les foisonnantes aventures de celui qui se fait appeler « Grand Saint Égal du Ciel », qui n’a de cesse de se battre contre des démons qui prennent la forme de cochons lubriques ou dragons mangeurs d’hommes, tout en jouant de vilains tours à ses compagnons de route. Avec le Roi Singe, Chaiko nous fait (re)découvrir le folklore chinois et il l’illustre de façon magistrale avec un soin apporté aux paysages et aux couleurs, nous plongeant d’emblée dans un monde magique et fantastique. À la manière du roman picaresque, Le Roi Singe est composé de mini-aventures, de rencontres à l’intérêt parfois inégal et/ou répétitif, dû à la forme feuilletonesque et oral du matériau d’origine. Mais le charme de l’ensemble fait du Roi singe une œuvre superbe et permet de découvrir l’un des quatre livres extraordinaires de la littérature chinoise (ce n’est pas moi qui le dit, c’est une institution) avec par exemple Les Trois Royaumes, toujours adapté par Chaiko… On a hâte !