L'histoire :
La poursuite du chemin s’annonce compliquée pour le bonze Xuanzang et ses compagnons, le singe Sun Wukong et le cochon Zhu Bajie. Le fleuve est couvert de brume ce qui signifie qu’il y a quelque chose de louche sous l’eau. Les deux compagnons pouvant voler, la menace est toute relative pour eux. Mais leur maître est un simple humain. Bajie peut le porter sur son dos. Sauf qu’il n’a pas la force de le faire. Il doit manger, son ventre crie famine. Un esprit veut les manger car lui aussi a un petit creux. Par chance, l’arrivée de Moksa le novice change la donne. Ainsi un troisième disciple accompagne le jeune garçon, Sha. Au premier arrêt dans une demeure, ils tombent sur un os. La propriétaire cherche trois maris pour ses filles. Le maître et ses disciples déclinent la proposition, ce qui contrarie la propriétaire. Pour la peine, ils n’auront rien à manger et pas d’hébergement. Bajie essaie autre chose. Il accepte la proposition de devenir le mari des trois filles. Toutefois, les dieux en décident autrement pour lui. Cela était un test de motivation des bodhisattvas. Les choses devraient se passer différemment à la montagne de la longévité. Vent Pur et Clair de lune se chargent de l’accueil. Sans surprise, c’est au tour de Sun de faire des bêtises. Il va contrarier le grand immortel Zhenyuan en volant ses précieux fruits et en déracinant son arbre sacré. Le roi singe va devoir faire preuve de persuasion pour sauver ses amis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on évoque Dragon Ball cela vous évoque tout de suite un univers. Or saviez-vous ce qui a inspiré Akira Toriyama ? C’est le roman Pérégrinations vers l’ouest écrit par Wu Cheng En au XVIIème siècle. L'auteur chinois Chaiko s’approprie ici une œuvre majeure de sa culture pour lui donner vie en mode 9éme art. Au fil de cette série de 4 tomes, il restitue le voyage du bonze Xuanzang, fondateur du bouddhisme chinois. Ce jeune maître voyage en compagnie d’un singe irrévérencieux, Sun Wukong et d'un cochon anthropomorphe, Zhu Bajie. Ensemble, ils se rendent en Inde, source supposée du bouddhisme, pour trouver les véritables soutras. A chaque tome, un nouveau compère de voyage se greffe. Chacun doit apprendre à changer pour suivre le bon chemin de la morale. Ainsi ils doivent renoncer à l’avarice, aux mensonges, à la tuerie, à la vengeance… Cependant, nos jeunes disciples, si puissant puissent-ils être, se comportent comme des adolescents qui souffrent de troubles hormonaux. Le jeune maître leur explique la frontière entre le bien et le mal. Et surtout comment suivre les principes du bouddhisme. Il faut souvent se répéter pour être bien compris et punir en conséquence, tels qu'on le fait sur des enfants, en espérant de se faire entendre. Au pire, les bodhisattvas viennent à la rescousse. Cela fait partie aussi de leur boulot. Le moine aussi peut se tromper et obtenir le pardon qu’il enseigne. Contrairement aux deux premiers tomes, on trouve ici beaucoup plus d’aventures qui se succèdent de manière linéaire. Ce qui est bien dommage, car cela alourdit la lecture. Certes, Chaiko reste fidèle aux livres... Mais l'exercice de l'adaptation y aurait sans doute gagné par des choix et un équilibre narratif. Le trop-plein ressenti sera éventuellement compensé dans le tome final. Cette surcharge se retrouve dans le dessin moins aéré, des bulles avec plus de textes. Est-ce un biais pour montrer la complexité de la religion polythéiste ? Si c’est le cas, c’est réussi.