L'histoire :
Dans la maisonnée des Rabbit, on vit de purs moments d’agitations : le ventre rebondi de maman laisse en effet supposer qu’un nouveau petit démon s’apprête à débouler dans la vie de cette famille déjà bien agitée. C’est bien simple : on ne parle plus que du chérubin. A un point tel, d’ailleurs, que lorsqu’Antoine (Tony pour les intimes), le fils ainé, se trouve un plan drague, il prend vite les jambes à son coup lorsque la jolie brune lui demande de l’appeler Bébé… Rien de tel alors pour oublier les tracas, que de se lancer dans de nouvelles bêtises : un pétard maxi killer turbo mammouth waterproof expédié dans les toilettes des profs constitue la première d’une longue série… Quand la petite Gabrielle pointe le bout de ses moustaches, c’est au tour des parents de perdre leur sang froid … Pendant que Maman lange, biberonne, nettoie, Papa Ronan enchaine les gaffes au boulot : une cravate coincée dans la photocopieuse ou un distributeur de boissons retors, lui font regretter le sacro-saint congé maternité. Pas mieux à la maison, non plus, où bricolage pépère rime inévitablement avec gros dégâts : de maladresse en maladresse, le chef de famille semble un poil dépassé. Tout ça leur fait la vie folle et pimentée. Celle où l’on court, on s’agace, on rit : une vraie vie de famille quoi !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ceux là ne s’appellent pas Roger et loin de nous l’idée de vouloir leur faire la peau… Non ! Tony et Ronan jouent dans une toute autre catégorie, celle moins glorieuse mais tellement plus proche de notre réalité : la bonne vieille sacro-sainte famille… Avec une scénette par planche, qui donne l’occasion à Sti de montrer de réelles aptitudes dans l’art du gag rythmé (exercice difficile s’il en est…), les Rabbit glorifient l’art de la scoumoune : une malchance qui sert parfaitement les velléités de mises en mouvement de nos zygomatiques trop souvent négligés. Vraisemblablement pudique, Sti a choisi une approche zoomorphique de son quotidien : une paire de longues oreilles et d’interminables incisives en guise de déguisement, il est sans doute question de son existence. Et c’est bien là que le père de famille réussit son pari car il vise juste : on s’identifie aux situations immédiatement. Très intelligemment imaginé, l’album est réalisé avec deux entrées possibles de lecture : une « entrée Tony » conçue pour le jeune public qui fait la part belle aux bêtises du fils ainé, en utilisant des recettes humoristiques rodées pour lui ; une « entrée Ronan » (on retourne l’album et on débute la lecture par la quatrième de couv) dans laquelle les gags font plus facilement mouche auprès des adultes. Une conception originale qui démarque la série de celles qui jouent dans la même catégorie, avec plus de succès (mais aussi plus de visibilité…). Un album, donc, à partager… en famille (la boucle est bouclée) et à faire connaitre rapidement.