L'histoire :
Père et fils Rabbit ne seraient apparemment pas du matin. Mais pour qui les connait un peu, pas certain de pouvoir affirmer qu’un quelconque moment de la journée leur soit vraiment favorable. Il suffit de confier à Tony la garde de sa petite sœur pendant une petite heure pour s’en apercevoir : les murs du salon subiront immanquablement une nouvelle déco ! Même chose pour son paternel quand il s’agit de faire fonctionner le tout dernier aspirateur high-tech. Oui ! Celui avec le système de cyclones qui retient la poussière, sans sac et sans perte d’aspiration. Matin, après midi ou soir : la casse (en plus de l’aspiration) est assurée. Au moins, dans la catastrophe, ces deux-là sont solidaires : il suffit que Tony rentre chez lui sans savoir comment annoncer qu’il vient de se faire exclure du collège (une histoire de graffiti…) pour que son père le devance en informant son épouse qu’il vient de se faire virer (un patron mauvais joueur). Bref, chez Les Rabbit, on met en pratique un de nos plus célèbres adages qui prétend : « Tel père, tel fils ! »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même après avoir séché pendant plus de deux ans les bacs de nos librairies, Rabbit père et fils remettent la gomme une quatrième fois pour un examen gaguesque des turpitudes familiales, écolières et laborieuses. Même double entrée (on retourne l’album et hop ! on assiste, au choix, aux « rabbiteries » made in fiston ou papounet…) ; identique lisibilité ; nouvel amusant jeu de miroirs entre les déconvenues adultes et ado ; univers avec ce p’tit quelque-chose toujours aussi familier (oreilles, carottes et incisives XXL en moins) : l’ensemble fait une fois de plus le boulot en proposant de l'humour à tous les étages, une amusante leçon de sociologie pour un pouvoir maximal de divertissement. Le tout est rendu accessible par un propos sans prétention et d’une spontanéité qui sent l’observation, voire – sans doute – le vécu. Bref, une série qui n’a pas à rougir devant de quelconque « titeuferies » ou autres amuses-bouche jeunesse, et qu’on aimerait voir un peu plus installée dans le paysage de ce registre en BD. Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas, dans ce 4ème opus, à vous laisser réchauffer les zygomatiques à la faveur, par exemple, des amours du fiston, d’une tondeuse « pimpée » ou des sorties laser-game du papa avec son patron, option risque de licenciement. Aucune raison, donc, de changer une équipe qui, tout en entretenant sa loose, gagne notre attachement. Quoique… Suivre de la même manière mère et fille Rabbit serait, pourquoi pas, une nouvelle double options à exploiter ?