L'histoire :
Ça s’agite, ça remue et ça gaffe toujours autant chez les Rabbit, au rythme de la multiplication des boulettes made in Tony et son papa. Des exemples ? On peut vous en servir quelques uns pour illustrer l’affirmation. Tenez, l’autre jour en rentrant de l’école, Tony découvre, déposé sur la table, un cadeau de son papa : une réplique d’un sabre-laser de Star Wars avec lame rétractile et bruit trop classe et tout et tout. Ni une ni deux : Ronan lance un défi au fiston, sabre identique au poing. Résultat : un vase dégommé et grosse colère de maman... Un autre ? Que diriez-vous d’une chasse à la taupe dans le jardin ? Ronan s’impatiente, réfléchit et s’illumine en pensant aux pétards maxi-killers turbo mammouths de son rejeton. Alors oui ça explose et ça tasse légèrement une motte ou deux… mais ça ruine surtout un citronnier et ça accélère le bronzage de l’artificier. Encore un ? Décidemment vous êtes gourmand… Citoyen en herbe, Tony s’insurge contre sa municipalité et, encouragé par son père, il rédige une lettre de protestation. Ronan se charge de l’expédition de la missive… et le maire étonné fait lecture devant le Conseil Municipal médusé, de la liste des prochaines courses de la maisonnée. Vous voyez, on vous l’avait promis : ils sont de retour avec des gaffes et des gags pleins la valise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours avec ses astucieuses deux entrées (celle du fiston Tony et celle de son papa Ronan, qui procède d’un retournement d’album pour une lecture via la 4e de couv’) ; toujours rythmée par un gag-planche et servie par un trait rond sans apparente virtuosité mais terriblement efficace : la troisième salve gaguesque des Rabbit débarque, histoire de ne pas nous faire oublier les glissades de notre propre quotidien. En grossissant légèrement le trait pour porter plus facilement ses gags, Sti parvient en effet à faire revivre à chacun de ses petits ou grands lecteurs un quelque chose de familier : école, famille, boulot sous l’angle de la gaffe, de la maladresse et du plan foireux. En sus, un douloureux et pourtant indiscutable constat : le père n’est qu’un fils qui a un peu grandi. Certes, il a perdu souplesse et quelques cheveux, mais il garde intact cette indispensable gaminerie qui, si elle peine en général à ravir les épouses, reste un formidable exutoire pour qui sait en abuser. De fait, nos lapins père et fils sont sur la même longueur d’onde, partageant à parts égales une science de la loose ayant vraisemblablement pris ses quartiers depuis des générations dans le chromosome Y de cette lignée de grandes oreilles/longues dents. En tous cas, ils nous font bien rire, qu’ils jardinent, draguent, fassent les courses ou une simple balade dans les bois. Le tout avec une incroyable lisibilité, éloignant tout risque de prise de tête : détente assurée …
