L'histoire :
Dans un futur pas si éloigné, l’air est devenu tellement irrespirable que toute la population est désormais équipée de masque à gaz. Au journal télévisé, la présentatrice fait le point sur le terrible incendie qui, depuis plusieurs heures, ravage les quartiers chics de la capitale. Un barbecue qui a mal tourné serait à l’origine de la catastrophe. Le reporter sur place fait un constat apocalyptique. Plusieurs villas de stars dont celle de la chanteuse Britney Stone sont déjà parties en fumée. Le plus consternant, tout de même, c’est qu’au moment de l’intervention du journaliste, aucun pompier n’est encore arrivé sur les lieux de l’incendie. Leur absence est un mystère et c’est l’incompréhension qui domine. Quelques kilomètres plus loin, un des envoyés spéciaux a retrouvé les soldats du feu, bloqués à la station-service. Ils sont à sec et plus assez d’argent pour payer un carburant au prix devenu exorbitant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En cet été 2021, les Editions Paquet republient l’intégrale de Toxic Planet, la première série BD en 3 albums de David Ratte. Ces courtes histoires sur le thème brûlant de l’écologie sont originales, parfois absurdes et toujours d’un humour cynique redoutablement efficace. L’humanité n’a désormais plus d’horizon en vivant en permanence dans un nuage de pollution, la faune et la flore sont à l’agonie, mais les hommes avec leurs masques à gaz semblent s’être accommodés de cet état de fait. Pire : nos chefs d’états (toute ressemblance avec un petit président marié à une chanteuse folk est fortuite) ou des quidams, entretiennent cette situation de manière volontaire. Au fil des pages, la résistance s’organise, mais elle est malheureusement impuissante. L’humour noir est au rendez-vous de chacun de ces gags qui pointent de manière caustique la responsabilité des êtres humains dans cette triste situation. Même quand ils tentent de prendre de sages décisions en faveur de l’écologie, il y a des conséquences tout aussi indésirables. Au terme de cet ouvrage, David Ratte expose les motivations initiales de ce projet, donne quelques explications sur le petit président et il rassure son public sur le fait qu’il sait dessiner des visages à ses personnages. Graphiquement, la tonalité pesante de l’environnement est constamment restituée avec une atmosphère polluée, des personnages affublés de masques. Malgré cette contrainte, Ratte rend ses personnages expressifs et même attachants.