L'histoire :
Ça y est, ça a fini par arriver. L’homme a tellement pollué la terre sans se soucier des conséquences à long terme, que l’air est devenu totalement irrespirable. C’est bien simple : il est désormais impossible de vivre sans masque à gaz, dedans comme dehors. On en a même presque oublié la vie d’avant : les arbres, l’air pur des montagnes, la vie tumultueuse de la nature, l’absence du smog omniprésent… L’homme a fini par trouver son bonheur dans la pollution à outrance, dans le brouillard de ses fumées d’usines, dans la surabondance chaotique de toxines nocives, de produits chimiques répugnants et nauséabonds, de substances épaisses, noires, gluantes… Et somme toute, mis à part ce masque qu’il ne faut surtout pas quitter, il suffit juste de savoir courir vite pour s’abriter lors des pluies acides. Certaines mauvaises langues parleraient à présent d’une fonte de la banquise, imminente et fulgurante. Mais non, ça, ce doit être de la science-fiction…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenue dans un monde ou écologie rime avec hérésie ! Afin de mieux nous sensibiliser sur l’urgence de faire face à nos responsabilités environnementales, David Ratte prend le parti d’une humanité qui revendique et assume fièrement sa pollution atmosphérique. Sur cette Toxic planet (la notre d’ici quelques années…?), le brouillard épais et nocif fait partie des meubles, et l’homme ne peut concevoir qu’il en fut un jour autrement. Plutôt que d’être anxiogène et alarmiste (ce qui n’a l’air de fonctionner qu’à moitié dans les médias ou les jolis discours, désespérément), Ratte a donc choisi d’être cynique. Ce premier recueil de gags en une planche utilise sans doute toujours un peu les mêmes ressorts humoristiques (moult quiproquos et situations comiques dus aux masques à gaz), les chutes sont néanmoins en général assez percutantes. En outre, certains gags collent tellement à l’actualité « lambda » qu’on se surprend parfois à constater qu’on se trouve déjà un peu dans ce monde toxique, qu’on a déjà accepté la pollution comme partie intégrante de notre quotidien (le porte-avion, les sacs plastiques, la fonte des glaces…). Bien que ratte mette en scène toujours les mêmes protagonistes, ces derniers n’ont ni nom, ni… visage, puisqu’ils portent tous le masque à gaz, du début à la fin de l’album, ce qui simplifie bien des choses pour le dessin ! Le jeune auteur a néanmoins plus d’un coup de crayon dans son sac (visitez un peu son site web pour vous en convaincre : http://www.toxicplanet.info/). A noter : ce premier volume est imprimé sur un papier conforme aux réglementations relatives à l’environnement. Quelle honte ! ;-)