L'histoire :
.XVIIIe siècle. Gaspard Valbert est un gentilhomme insoumis et libre, habitant… dans une grotte ! Mais il passe le plus clair de son temps en ville, de l’autre côté d’une passerelle branlante, à refaire le monde avec ses amis dans une taverne. Boire, défier l’autorité et rêver à sa douce Thérèse : tel est l’emploi du temps de Valbert. Etant donné que ladite Thérèse, jeune fille de bonne famille, est promise en mariage au Baron de Bellecombe, Valbert passe en ce moment un peu plus de temps à boire… Un soir, il sort de la taverne bien éméché en compagnie de son ami Willem, lorsqu’ils sont tous deux agressés par une horde de gamins des rues. Evadés d’un orphelinat, ces derniers espèrent dépouiller quelques bourgeois. Peu enclins à se laisser dépiauter, Valbert et Willem mettent en fuite tous leurs agresseurs. Tous… sauf un, le plus hargneux - le plus grossier aussi - que Valbert décide de garder pour faire son éducation. Il repart donc dans sa grotte, le chenapan gesticulant sous le bras, tout en titubant… Les jours passent, tandis que Valbert tente d’inculquer au prénommé Jacquot,des bases de savoir-vivre et de connaissances. Mais le jeune rebelle semble indomptable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières pages, cette nouvelle série historique fait singulièrement penser à Isaac le pirate de Christophe Blain. Cela tient à la fois au dessin libre de toute contrainte de Romuald Reutimann, et à l’habile narration de Pierre Gabus. La comparaison est certes un gage de qualité, mais également une analogie bien injuste. Car les aventures de Valbert, libertines et batailleuses, s’éloignent totalement de celles d’Issac, plus globe-trotter. Cette nouvelle série nous présente tout d’abord un personnage attachant. Le héros bouillonne de partager son savoir avec le jeune Jacquot et se complait dans une indépendance impertinente vis-à-vis d’un pouvoir autoritaire. Ce dernier aspect de la BD donne naissance à une intrigue politico-religieuse savamment menée, à développer en 3 tomes. Le lecteur aurait donc tort de s’arrêter à la couverture dissuasive, car le propos, les dialogues et les pamphlets de Pierre Gabus sont d’une rare justesse. L’élogieuse postface, signée par le comédien Jean-Luc Bideau, évoque également l’aspect théâtral de la mise en scène.