L'histoire :
Sur les autoroutes allemandes bloquées à la demande de Lord Winter, organisateur du rallye et pilote d’une superbe Ferrari, les bolides mènent un train d’enfer, malgré la pluie battante. Pourtant, en aval de la course, se prépare un guet-apens tendu par des mafieux qui ont facilement maîtrisé les policiers de garde. Au passage des voitures, deux Alfa Roméo noires se mêlent donc au flot vrombissant. Elles prennent en chasse la Type E de Gina et sa copilote. L’équipage français intervient bientôt par un violent coup de frein de leur Alpine A110, qui déstabilise les poursuivants pour un temps. Malheureusement, c’est peine perdue, puisqu’un peu plus loin, un camion barre le passage et oblige tout le convoi à s’arrêter en catastrophe. Le père de Gina tient absolument à marier sa fille à Don Giovanni, il estime qu’elle a assez fait honte à la famille et qu’elle doit rentrer à la maison… Bien décidés et copieusement armés, les hommes de mains emmènent la jeune femme de force quand, tout à coup, l’équipage de la Mini, jusqu’alors à la traîne, vient subitement troubler le kidnapping familial. Le groupe de pilotes en profite pour reprendre le contrôle de la situation en maîtrisant les mafieux jusqu’à l’arrivée des renforts de police…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième tome de la série La Valse des Félins, Objectif Londres s’annonce comme un divertissement plein d’action. D’emblée, le trait de Skiav capte l’attention et appelle à entrer dans la course. La couverture est dynamique avec ces bolides qui filent dans la campagne. Le scénario de Fred Weytens tient la route et les hauts régimes, en offrant des rebondissements en pagaille. La galerie de personnages, tous aux volants de voitures mythiques des années 70, est suffisamment bien étayée pour que l’intrigue, un peu tirée par les cheveux à certains moment, soit fluide et variée. Les clins d’œil aux vedettes de l’époque, avec des caricatures bien senties (Michel Constantin, Guy Lux, Bernard Blier etc.) agrémentent la lecture d’un petit plaisir nostalgique. De la même manière, les quelques clichés de leur temps, comme le féminisme, l’écologie naissante ou le Goulag pour les russes s’ils perdent, continuent çà et là de dépeindre l’ambiance seventies qui héberge cette aventure. Les couleurs, posées par Jocelyne Charrance sont franches, chaleureuses et bien assorties, elles achèvent le tableau sans fausse note. Et l’ensemble soutient le rythme jusqu’à l’arrivée, avec ce ton à la fois rétro et rebelle, qui parlera aux plus anciens. Et qui sait, inspirera peut-être les plus jeunes !