L'histoire :
La vengeance est un plat qui se mange froid. Aussi froid, désormais, que le corps de Homer Berton, meutrier de la famille de Catamount, qui a fini par le tuer en retour. Catamount est donc logiquement considéré comme un assassin et il doit fuir car plusieurs shérifs sont à ses trousses, sans parler des chasseurs de primes... Il n'a que quelques centaines de mètres d'avance sur eux lorsqu'il aborde les rives de la Big Blue, un affluent de la Canadian River. Le cours d'eau sépare le Kansas du Texas et plus précisément les cantons d'Amarillo et de Tascosa. Véritable frontière dangereuse et inquiétante, cet affluent n'a rien d'un paisible ruisseau. C'est un piège que la nature a enfanté, à tel point que plus personne n'ose essayer de le franchir. Mais Catamount n'a pas le choix, il entend déjà le galop de la dizaine d'hommes qui veulent lui faire la peau. Un coup d'éperon et son cheval bondit, luttant de toutes ses forces contre le courant. Ses poursuivants sont réduits à assister à la scène. Ils sont sur le point de ranger leurs armes quand ils comprennent que ce diable de Catamount et sa fière monture vont réussir à traverser la rivière. Mais un chasseur de primes abat le cheval. Catamount atteint pourtant l'autre rive. Il est furieux et aussi particulièrement inquiet, parce que maintenant qu'il est à pieds, ses chances de s'en sortir sont pour ainsi dire réduites à néant. Attendant que la nuit tombe pour reprendre sa cavale, il s'approche d'un vieux ranch, à la faveur de l'obscurité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le ton est donné dès la première page de ce quatrième épisode de la série : on va avoir droit à une véritable chasse à l'homme. Catamount, une fois de plus, se retrouve avec la mort aux trousses... mais ce serait trop simple et linéaire de s'en arrêter là. En effet, il existe des rencontres providentielles et si ce diable de Catamount a de la ressource et un sacré tempérament, il n'a jamais pour autant été un mauvais homme. C'est ainsi qu'il va rendre, en homme d'honneur, le fier service que va lui offrir une petite vieille dont le destin familial a été brisé. On ne vous en dira pas plus, mais cette nouvelle adaptation de l’œuvre d'Albert Bonneau est un vrai régal, tant les stéréotypes du western sont nombreux. Le justicier fuyard et héros de la série, bien sûr, mais aussi la señorita pleine de cran, le pauvre type qui n'a pas résisté aux vices de l'alcool et du jeu et aussi la figure du « méchant », truand et brute épaisse avide de récupérer des terres fertiles et riches de l'or bleu : l'eau dans un paysage aride. Gaët's a le chic pour imprimer du rythme à chaque scène, si bien qu'on ne s'ennuie pas une seule page. On va de rebondissements en rebondissements, quand l'intrigue reste fluide. Benjamin Blasco-Martinez, quant à lui, fait un travail impressionnant, avec des planches au découpage très cinématographique. Plongées, contre-plongées, panoramiques, gros plan, tout y passe. C'est du vrai (et bon) cinéma sur papier. Ses décors de surcroît, sont tout simplement somptueux : il suffit d'ouvrir le livre pour s'en apercevoir dès la première page. Alors il sera de bon ton, gringos y chiquitas, de vous armer de cette BD aussitôt que possible, parce que ses auteurs ont dégainé un sacré bon tome !
