L'histoire :
Le 22 juillet 1789, le journaliste Gabriel Joly revient à lui après avoir été assommé par Lorette. Il se trouve dans la bibliothèque secrète du couvent des Cordeliers et s’étonne d’avoir été laissé en vie par cette jeune femme, accompagnée d’un loup, qui accomplit visiblement une vengeance. D’après les documents et livres (dont une histoire de la Corse) laissés ouverts sur un bureau, Lorette faisait des recherches sur un certain Duviliers. Gabriel sort du couvent et retrouve son ami Desmoulins. Il compte bien poursuivre son enquête sur la série d’assassinats sanglants, perpétrés dans la capitale par un mystérieux vengeur qui laisse ses victimes tailladées sur le torse avec un triangle inversé. Gabriel a l’intuition que ce triangle inversé est le symbole de la Corse. Lorette serait-elle ce tueur encapuchonné ? Gabriel décide d’aller visiter, de nuit, la dernière adresse connue de Duvilliers, dans une propriété de Montrouge. Il s’introduit dans la demeure et trouve, sur la table, un gant rouge. Dans un tiroir, un livre porte le titre « Liber Lubræ manus », c’est-à-dire Le livre de la main rouge. Il s’enfuit avec le livre, alors qu’il est surpris par des soldats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Mystère de la main rouge n’en a pas le titre, mais il est bel et bien la suite du Loup des cordeliers, adapté du thriller historique du romancier d’Henri Lœvenbruck. On retrouve donc notre héros journaliste Gabriel Joly au lendemain de la révolution française, en proie à des investigations occultes dans les hautes sphères du pouvoir en train de tâtonner sur la voie de la « démocratie » (…de la terreur). Des bas-fonds de Paris jusqu’au maquis corse, Gabriel doit en effet composer avec la conspiration masquée de « la Main Rouge », les francs-maçons, des figures authentiques comme Mirabeau, Desmoulins, Danton, Anne-Josèphe Terwagne et d’autres fictifs (comme Charles-Antoine Duvilliers, inspiré du colonel Dumouriez). Il doit jouer de l’épée, participe à des courses-poursuites, trouve des passages secrets, déchiffre la clé d’un code (avec l’aide du mathématicien Gilbert Romme… qui fut en réalité révolutionnaire et non mathématicien comme son frère Charles !). L’adaptation de Philippe Thirault est très fidèle à la matière première, elle-même retorse et dense à souhait. Une nouvelle fois, le dessin de Damien (qui signe ici Damien Jacob), complété de sa propre colorisation en aplats, tire cette adaptation vers le haut. L’assurance de son trait semi-réaliste, l’équilibre de la composition de ses cases, le découpage impeccable, la crédibilité des décors et des tenues, plongent admirablement le lecteur dans cette période de forts troubles politiques.
