L'histoire :
Gaston de Sonis nait en 1825 dans une famille de planteurs guadeloupéens, qui a été ruinée à la suite d’un tremblement de terre. Il perd sa mère à 10 ans, son père à 19 ans. En métropole, il intègre Saint-Cyr, prestigieuse école militaire au sein de laquelle il devient un cavalier émérite et poursuite de brillantes études. Or Gaston est aussi très pieux. Aussi, fait-il un scandale au sein de la loge franc-maçonnique qu’il vient d’intégrer à Castres, où il est nommé sous-lieutenant en 1848, parce que le discours d’un de ses frères est virulemment anticlérical. Il claque la porte de la loge maçonnique et se tourne plus encore vers la religion. C’est à Castres qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme, Anaïs Roger, qui n’a que 17 ans. Ils tombent éperdument et définitivement amoureux l’u de l’autre et se marient en avril 1849. Les termes du contrat de mariage sont bancals, notamment au niveau de la faible dote du père de la mariée. Gaston et Anaïs ont un premier enfant en 1850, alors que lui est en poste dans le Morbihan avec le 5ème hussard de cavalerie. Un deuxième enfant suit, alors qu’ils vivent à Paris. En 1851, la famille se retrouve mutée à Limoges. Gaston est de plus en plus tourné vers la religion : il participe aux conférences de Saint-Vincent-de-Paul et pratique une charité active auprès des indigents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Général de Sonis fut un fameux militaire dans la seconde moitié du XIXème siècle, intègre, courageux et extrêmement pieux. C’est d’ailleurs ce prisme religieux qui est mis en avant par les éditions Plein vent, qui se consacrent essentiellement à des ouvrages œcuméniques. Sous un scénario très linéaire de Jean-François Vivier, cet album restitue une biographie factuelle, narrée dans des encadrés narratifs par Anaïs, l’épouse de Gaston de Sonis, au crépuscule de sa vie. Le biais qui revient régulièrement par parenthèses, en flashforwards, est alors celui d’une longue confession à un prêtre. Outre sa dévotion absolue à Dieu, on découvre donc un homme brillant, honnête, juste, volontaire, cavalier émérite, qui est muté de brigade en brigade, notamment affecté sur divers commandements en Algérie. Il s’illustre à Solferino lors de la campagne d’Italie de 1859, il perd une jambe à Loigny en 1870, lors de la défaite contre les prussiens. Sa carrière commence à la fin de la Restauration, puis couvre la seconde République, le second Empire et les débuts de la troisième République. Le récitatif insiste sur le dénuement et la piété du général, qui fera toujours passer sa foi et ses principes par-devant sa carrière militaire et son confort familial (malgré ses… 12 enfants !), dussent ses finances en pâtir. Au dessin, Emmanuel Cerisier fait le job de manière réaliste et académique, avec quelques belles cases de bravoure lors des batailles (Loigny p.6, 38, 39 ; les campagnes algériennes p.20, 22, 28). Bref, voilà une biographie instructive, mais entièrement orientée vers la ferveur catholique et l’humble gloire d’un militaire français méconnu.