L'histoire :
Camille a 14 ans. Elle a un petit frère, Merlin, prototype du petit frère surexcité et hyperactif, quelque fois même franchement nase. Ses parents ont divorcé, mais elle est bien dans sa vie parisienne, intégrée au collège, avec ses copines, son petit ami Geoffrey… Mais catastrophe : son père, d’origine belge, lui apprend qu’il a trouvé du travail à… Liège. Adieu le petit confort, les virées entre copines, etc. Camille se pose un maximum de questions. Elle va partir d’une capitale pour se retrouver dans une petite ville de province, et en Belgique qui plus est ! A venir : quiproquos, incompréhensions et péripéties sur le mode des moqueries franco-belges, mais pas que : sur les rapports familiaux, sur la confiance entre amis, entre amoureux, sur la capacité à s’intégrer dans un environnement étranger. Son cauchemar d’aller à « Belgiqueland », comme l’appelle Merlin, est incarné par les frites, qu’elle déteste. Et elle est bien la seule, en habitant avec deux garçons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur le mode du gag par page, on suit le quotidien de cette jeune parisienne déracinée en Belgique. Dans ce premier tome, qui devrait en appeler d’autres, on prend plein de couches de clichés sur la tartine belge : les frites, le bilinguisme, la complexité de la politique, le foot, etc. C’est un album très proche de l’actualité puisqu'on a droit à des affiches électorales de différents candidats liégeois, à l’abdication du Roi, à la crise sécessionniste… le tout sur un mode badin et bienveillant. La petite Camille doit donc gérer l’éloignement d’avec ses copines, d’avec son chéri, et la vie au quotidien avec deux hommes. Le papa a souvent des faux airs bêta du Jon Arbuckle de Garfield, un peu dépassé par les événements… Le dessin et les couleurs sont sympas, Liège est assez joliment dessinée et l’album file tout seul, au point qu’on arrive au Belgopédia de la fin (pour comprendre l’actualité belge) sans même s’en être rendu compte. C’est à la fois le point fort et le point faible de ce joli petit album : c’est gentil, quelquefois amusant, bien documenté, doux, mais à l’instar de ce pays qui est le sien, ça manque tout de même beaucoup de relief pour arriver au niveau d’une chronique familiale telle que Boule et Bill, par exemple. On se prend toutefois au jeu, c’est fluide et léger comme une brise d’été…