L'histoire :
Au coucher du soleil, une femme et un enfant semblent fuir, ils sont apeurés. Le chevalier à leur trousse est rancunier, visiblement la femme lui a brisé le cœur et il compte le lui faire payer cher. Maintenant que la nuit est tombée, des hommes masqués de demi-lune surgissent d’un peu partout. Encerclés, ils sont faits prisonniers. La femme supplie que son enfant soit épargné. Mais le chevalier malfaisant ne cesse de répéter que personne ne les sauvera. Il va les offrir tous deux au Dieu du Néant. Dans un dernier sursaut, la femme s’écrit qu’elle offre sa vie à l’homme qui sauvera son enfant. Tout à coup, le vent se lève, la pluie tombe et un orage éclate. Des nuages qui obscurcissent subitement le ciel, surgit un galion fantôme dont le capitaine a entendu l’appel de la belle. Il pose la question « Tu mourrais pour moi ? » Et la femme de lui répondre : « Sauvez mon enfant ». En passant à l’assaut de l’amant éconduit et ses sbires, il rappelle de prendre garde lorsque l’on fait appel aux âmes des morts, car parfois ils répondent… S’ensuit la déroute des tortionnaires par une invasion de spectres de toutes sortes. La belle et son enfant sont sauvés par le capitaine squelette et s’enfuient tranquillement. Pendant ce temps, le Dieu du Néant vient demander son dû au chevalier qui a beaucoup moins de panache maintenant qu’il n’a plus d’offrande à proposer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès la première page, c’est effrayant. Non pas au niveau de l’histoire, mais du dessin. C’est pour les enfants ? Dégoulinant, imprécis et coloré en tas, ça picote les yeux. Puis vient l’assaut des méchants avec leurs masques en demi-lune croqués « à la va que je te pousse ». Deuxième planche, deuxième vignette : défaut de dessin évident. Difficile de comprendre comment ça a pu partir à l’imprimerie avec cette coquille du dessinateur. Pour revenir à un basique de la BD : le plaisir des yeux, sinon autant lire un roman. A ce niveau, il ne faut surtout pas ouvrir cet album sur un bateau, il y aurait de quoi donner le mal de mer à Olivier de Kersauzon. Pour l’histoire ? Au milieu de l’agression visuelle surnage une pléiade de personnages très variés mais très vite faits. Des références comme si les bulles s’adressaient à des retraités avec le : « Vieil Antibes de Jacques Audiberti (NDLR : né en 1899 poète et dramaturge) et de Nougaro »… Où va-t-on ? Allo, t’es dans un livre pour enfant et tu parles d’un dramaturge inconnu de 99,9% de tes lecteurs !? Parce que la notoriété et la reconnaissance de certaines œuvres sont là, l’auteur peut donner des brouillons à l’éditeur ? Qui au passage ne prend pas le temps de relire et signe directement… Le scénario, maintenant : décousu au possible, sans vouloir trop présumer des intentions de l’auteur, on dirait un piochi-piocha d’idées venant de çà et là. Et comme le nom élaboré d’un plat tarabiscoté dans un restaurant surfait, Petit Vampire, Acte 1 : le serment des pirates est un monologue monotone qui peine à stimuler le moindre intérêt avec ses ressorts fourre-tout. La liste est longue, des termes « djeun’s » et/ou vulgaires parsemés n’importe comment aux phrases alambiquées qui feraient s’endormir un insomniaque. Autant que Joan Sfar nous raconte sa vie clairement, parce que par le truchement d’une histoire pour enfant, ça prend une tournure pour le moins complexe. Et les zéros s’accumulent sur les émoluments. Ceux des critiques ont beaucoup moins de valeur. Dommage, parce que Petit Vampire en décroche un beau amplement mérité.