L'histoire :
Tandis qu'ils explorent une planète glacée peuplée de créatures monstrueuses, les membres d'équipage du vaisseau Hybris font une découverte ahurissante. En effet, cette planète est la leur, c'est la Terre. Mais une version de la Terre parallèle, une version de la Terre qui a évolué de tragique manière, à la suite d'une apocalypse nucléaire qui a eu lieu 12 ans auparavant. Ils posent leur vaisseau sur un des piliers en ruine du pont de Brooklyn, le temps de quelques recherches. En compagnie de trois autres membres d'équipage, le commandant Sylan Kassidy prend en effet la tête d'une expédition pédestre dans les sous-sols du World Trade Center, rebaptisé Freedom Tower. Il sait qu'à cet endroit est stockée toute la mémoire du monde, encryptée sous forme d'ADN greffé sur du verre. Parmi ces milliards d'informations, ils devraient trouver ce qu'il s'est produit dans cette version alternative de la réalité. Mais au même moment, les monstres humanoïdes zombifiés qui pullulent à l'extérieur trouvent le moyen de pénétrer dans le bâtiment. A peine ont-ils réussi à récupérer les infos qu'ils étaient venus chercher, que Kassidy et ses hommes sont donc contraint à prendre la fuite à travers le dédale des couloirs souterrains sous Manhattan. Ils appellent l'Hybris pour que leurs collègues viennent les évacuer d'urgence. Cela tombe bien, car le vaisseau était lui aussi menacé par des nuées de zombies escaladant les câbles du pont de Brooklyn. Hélas, dans leur traque, les zombies parviennent à attraper Kumilag, la femme du groupe. Ils ne la dévorent pas. Vraisemblablement, leur instinct leur dicte de la préserver pour assurer la survie de l'espèce...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les théories des mondes parallèles tiennent une place de choix dans la science-fiction, mais aussi dans les modèles astrophysiques les plus pointus et récents. Le présent diptyque financé en crowdfunding et édité sous la bannière Sandawe s'empare en tout cas brillamment de cette thématique, tout en la mixant au registre à la mode des zombies affamés de chair humaine, pour assurer son lot de frissons. Ici, dans un futur relativement accessible (l'an 2082), nos héros spationautes explorent en effet une version double de la Terre, dans laquelle le président des USA psychopathe-narcissique aurait eu le temps d'appuyer sur le bouton rouge du feu nucléaire. L'apocalypse a eu plusieurs effets : les villes sont en ruine, le climat est redevenu glaciaire en raison de la modification de l'axe de rotation de la planète, et les rescapés humains ont été victimes d'un agent biochimique mutagène et neurodégénéatif... en gros, des zombies, donc. Ce second tome termine d'expliciter les révélations faites à la fin du premier opus, avec pas mal de rythme et de concepts intéressants. Ainsi les deux mondes s'entrecroisent-ils par réminiscences ; ainsi les protagonistes ne sont pas à l'abris de croiser leurs « doubles », voire leurs proches zombifiés... Y aura t-il une issue favorable à cette situation cauchemardesque ? Vous le saurez en parcourant les planches mises en scène et savamment découpées par Laval NG dans un décorum post-apocalyptique particulièrement prégnant. Une nouvelle fois, vers le milieu de l'album, quatre doubles planches en vis-à-vis proposent deux versions d'un même moment, sur les deux Terres parallèles. Ainsi le diptyque participe aussi d'un exercice original que seul permet l'art séquentiel...