L'histoire :
Le 10 juin 2082, des foreurs spatiaux commandés par Sylan Kassidy préparent les fondations d’une future base humaine à la surface de Callisto, une des lunes de Jupiter, tout en extrayant son précieux minerai. Ils doivent être rejoints par l’équipe du commandant Pavel Vonichev, qui revient de mission sur Patrocle, un autre astéroïde de la planète… Mais la navette de Vonichev connait de curieuses perturbations cosmiques. Serait-ce possible qu’une tempête magnétique venue de Jupiter fasse ainsi trembler leur astronef ? Toujours est-il qu’une des petites navettes de l’Achlys perd totalement le contrôle et vient s’écraser contre le vaisseau-mère, endommageant ainsi les boucliers déflecteurs. Dès lors, la dose de radiation que reçoit Vonichev est ses hommes devient mortelle. Pire : à proximité, tandis que l’Hybris de Kassidy pénètre dans une sorte de nuage bleu, il… disparait complètement ! A bord de l’Hybris, qui vient en fait de passer dans une dimension parallèle, c’est le chaos. Tout le monde est secoué et perd connaissance. L’intelligence artificielle de bord enclenche la procédure de rapatriement immédiate sur Terre. A bord de l’Achlys, Vonichev demande un rapatriement sanitaire d’urgence au sein de la base Sygma, car leurs combinaisons et leurs comprimés de sodium ne leurs permettront assurément pas de supporter la radioactivité longtemps. Mais la procédure de quarantaine est drastique : l’accès à Sygma leur est refusé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours édité et « crowdfundé » par des centaines de lecteurs-investisseurs accros à l’intrigue, le scénariste Philippe Pelaez poursuit l’exploitation de sa bonne idée de science-fiction. Rappelons en effet que Parallèle se déroule en 2082 et met en scène astucieusement les interactions… parallèles (donc) de spationautes victimes d’une perturbation radioactive sévère. Ce 3ème épisode revient en flashback sur l’évènement fondateur de cette séparation des deux continuums espace-temps : une tempête magnétique aux abords de Jupiter. Ainsi le « héros » Kassidy et ses collègues existent sous leurs formes normales et humaines de survivants à la catastrophe, mais aussi sous forme de monstres décérébrés (partiellement), proches des zombies, dans leurs versions irradiées. La suite de l’opus fait progresser l’intrigue et l’action où nous les avions laissées… et nous donne rendez-vous pour un tome 4. Notons que le scénario se raccroche à des théories d’astrophysiques bel et bien plausibles… et explicitées (sans en faire de trop). Comme souvent, lorsqu’il s’agit de divergences dans l’espace-temps, il est conseillé de bien relire les deux précédents opus pour avoir en tête les différents décorums qui s’entrecroisent parfois, les différentes phases qui se mélangent en prime, et les protagonistes (communs !) qui se chevauchent tout autant. En gros c’est complexe, mais pour qui fera l’effort de s’impliquer, c’est de la SF labellisée de toute première qualité. Le dessinateur Laval NG (c’est son pseudo) fournit certes un chouette boulot dans les décors technologiques, la profondeur des cadrages et la mise en scène… mais un petit effort au niveau des trombines des personnages (fluctuantes et manquant de repères), voire des vaisseaux, aurait sans doute bénéficié à une compréhension plus limpide. L’album se conclut par un sympathique cahier graphique de 15 pages, commenté par les intentions et le contexte de création.
