L'histoire :
Sur une mystérieuse planète glacée, en l'an 2082, deux marines américains sont en difficultés. Alors qu'ils étaient sortis de leur vaisseau Hybris, ils ont été attaqués par des créatures humanoïdes proches des zombies. Sparkey tente d'aider Silverstone, qui a un bras arraché... Mais tous deux sont finalement rattrapés par les monstres, dans le blizzard. A l'intérieur du vaisseau, le commandant Kassidy fait son rapport radio au président des USA. Car bizarrement, malgré la distance qui les sépare la Terre de millions de kilomètres, les communications passent en temps réel ! Tous essaient de comprendre dans quel coin du cosmos la tempête magnétique qui les a balayés les a propulsés. Au sein de l'Hybris, les techniciens ne comprennent pas non plus pourquoi le moteur ionique est en panne. Sans lui, impossible d'espérer retourner sur Terre en un temps raisonnable. Or, tandis que les vérifications s'enchaînent, les monstres humanoïdes et carnivores trouvent un moyen de pénétrer dans le vaisseau ! Ils infestent les salles et les couloirs, puis attaquent en masse, mus par une puissante faim carnassière. Les marines mitraillent en reculant dans les coursives, tentant tant bien que mal de verrouiller des sas derrière eux, jusqu'à une navette de secours. Enfin, ce qu'ils vont découvrir à l'extérieur dépasse l'entendement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les mondes parallèles sont une thématique courante de la science-fiction, tout comme les zombies sont en vogue dans le 9ème art post-apocalyptique. Le scénariste Philippe Pelaez a réuni ces deux sujets porteurs pour forger une dystopie parfaitement convaincante pour qui aime ces registres. Tout débute par le constat classique : l'homme a tellement pollué sa Terre-mère qu'il cherche à coloniser d'autres hexoplanètes, sans trop tarder. Sur ce qu'ils croient être une planète habitable, quoique glaciale et truffée de zombies, les starship troopers comprennent à partir de la seconde moitié de l'album qu'ils foulent en réalité une réplique de la Terre qui a mal tourné. Ce n'est pas déflorer le suspens que de le révéler : la couverture hommage à la Planète des singes est suffisamment explicite sur ce ressort central. Dès lors, il va s'agir de comprendre ce qu'il s'est passé, et comment se tirer de ce merdier. Comme mise en abyme du titre, une double-séquence flashback met même vers la fin en « parallèle » (page de droite-page de gauche) les deux versions divergentes des deux Terres, durant 6 planches très efficaces. Seul le médium BD permet ce genre de procédé, on ne peut plus adapté au sujet. Le dessin dynamique de Laval NG permet une immersion SF comme on les aime : décors technologiques vertigineux, panoramas dantesques... Le tout complété par la colorisation sans reproche au lavis de Florent Daniel. Le style de trait ne permet cependant pas de bien marquer les personnages physiquement, donc de s'attacher à l'un d'eux en particulier. Ce bémol ne perturbe pas l'immersion dans le récit, étant donné sa nature catastrophique. Allez, les édinautes en crowdfunding de Sandawe, financez vite la suite : on veut savoir, nous !