L'histoire :
Deux délinquants (un petit et un gros) se font toper par deux agents de police, alors qu’ils étaient en train de taguer un mur, à la bombe de peinture, en pleine nuit. Ils passent rapidement devant le juge, qui les condamne à 21254 heures de travaux d’intérêt généraux. Direction le parc d’attraction Zozoland, où ils se retrouvent à devoir incarner les deux mascottes Bigoudi (une souris) et Barouf (un nounours), habillés de lourdes tenues en peluche. Wéééé trop la honte. Et évidemment, tous les enfants les aiment sitôt qu’ils passent la porte du local technique : ils veulent des gros câlins, des photos… Comme on ne se refait pas, nos délinquants imaginent mille astuces pour se faire du pognon ou se débarrasser des gosses. Par exemple, à un endroit, ils vendent des sucettes à un euro ; puis à l’entrée d’un manège proche, prétextant le danger d’avoir un bâtonnet dans la bouche, ils demandent à ce qu’on les jette dans un sac… sac dont le contenu est aussitôt recyclé à la vente à un euro ! Ou encore : épuisé par ces hordes de gamins qui lui courent après, Barouf se fait remplace par un vrai ours emprunté au cirque voisin, qui fait logiquement un carnage sanglant parmi les bambins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le recueil de gags Zozoland fait partie de ces BD publiées grâce au financement collaboratif d’« édinautes », selon le principe des éditions Sandawe. En une première planche, les auteurs Blatte et Falzar plantent le contexte : deux délinquants, dont on ne voit pas le visage (deux yeux expressifs dans l’ombre suffisent à incarner leurs sentiments), sont condamnés à devenir mascottes dans un parc d’attraction. Désormais, ils seront Bigoudi et Barouf, et c’est sous cette apparence d’animaux débiles en peluches qu’ils vont multiplier les coups tordus, prétextes à toutes les chutes gaguesques. Si le dessin stylisé est rapide, il est aussi très expressif et se complète de ressorts humoristiques plutôt inspirés. Les auteurs varient les plaisirs et tapent régulièrement dans le cynique (ils abandonnent les gamins dans l’enclos à crocodiles, ils recyclent pépé le pélican en poubelle…) et en restant néanmoins toujours politiquement corrects. De fait, cette petite BD est dotée d’un potentiel humoristique plutôt efficace (de 7 à 77 ans…). Il est juste dommage qu’elle ne contienne que 28 planches : c’est un peu court ! Pour compenser, un livre de jeux est à télécharger sur le site de l’éditeur, dont un aperçu costaud est proposé en pages de garde (façon « où est Charly »…).