L'histoire :
2129, le futur… La terre est devenue un vaste champ enneigé où le vent et la glace rivalisent pour enquiquiner les quelques malheureux survivants. Aussi, nos quelques merveilleux scientifiques ont-il l’idée absolue : réveiller un héros du temps jadis pour tenter de trouver la solution. Dans leur grand laboratoire, derrière le casier 660-W11 (et pas le 11M-099), ils sortent l’enveloppe congelée de Monsieur Kaff Hard. Le gros four micro-ondes hyper techno est mis sur la puissance de décongélation gros plein de soupe, soit 135 minutes exactement. Quelques litres d’eau plus tard et un immense dégazage des intestins, le Professeur Hydromètre explique à Monsieur Kaff Hard – ou plus exactement à l’un des ses nombreux clones – ce qu’il attend de lui. Il veut que notre ami fasse un bon dans le temps de 100 ans. En effet, en 2029, a eu lieu une terrible explosion atomique qui a produit un éternel hiver nucléaire. Kaff Hard doit donc remonter à la source du problème, trouver le responsable et empêcher la catastrophe de se produire. Kaff Hard accepte. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix. Cependant, il refuse d’y aller tout seul. Aussi, lui offre t-on pour compagnie son fidèle acolyte Lepouce. Tremble, fanatique nucléaire : Kaff Hard et Lepouce arrivent !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Exit l’île mystérieuse et les suspens à la Agatha Christie (tome 1). Oublié les tueurs maniaques et le brouillard épais (tome 2). Pour ce 3éme opus, notre célèbre ‘tite bestiole orange – aussi ronde qu’un beau ballon – s’offre une bonne tranche de science-fiction. D’ailleurs, puisqu’on y nage carrément, il sera plus exact de parler du clone de notre bon Kaff Hard – et de celui de son inénarrable acolyte Lepouce – pour servir la popote à cet épisode une nouvelle fois aussi savoureux que tordant. Allers et retours entre 2029 et 2129, à grands renforts de décongélations – hilarantes – express et de « démolécularisations » colorées permettront ainsi à notre binôme de bébêtes de tenter d’empêcher une catastrophe nucléaire à grande échelle. Une troisième fois au tempo d’un « tout est bien qui finit mal », l’exercice met en mouvement un univers foutraque et décapant servi par des dialogues dont la force humoristique atteint des sommets. Décalage, science de l’absurde, douce et sympathique folie cisèlent l’ensemble de bout en bout pour, cette fois, se moquer gentiment des sectes ou mouvements tous azimuts qui fleurissent à la moindre occasion. Difficile de ne pas avaler l’ensemble d’un trait : ça part dans tous les sens du début à la fin. Bien que minimaliste, le dessin de Vincent Pianima est quant à lui le support idéal pour cet univers totalement barré dans lequel – cerise sur le gâteau – petits et grands trouveront leur compte à tous les coups.