L'histoire :
Sur le chemin d’Akkinen, Gaspar et Tessie dînent dans un relais routier. En bavardant avec un certain Arto, ils apprennent que le but de leur voyage n’a pas bonne réputation et que le travail y est difficile. Mais Gaspar est confiant. Après tout, c’est son frère, patron de Géotrupe, qui lui propose ce boulot sur un site à réhabiliter. Pour occuper ses journées, Tessie profite de la nature et fait connaissance des locaux. Il rencontre en particulier Aslak, un artiste solitaire qui croit aux magméens, un peuple qui vivrait sous la terre. Cela stimule la créativité de la jeune fille, qui décide de créer un herbier. Plus tard, il lui présente Pekko, son vieil ami touche-à-tout qui s’intéresse de près à la qualité de l’eau des rivières alentours. Selon lui, sa femme en est morte et il est décidé à mener ses propres analyses pour contredire le discours rassurant tenu par la firme. Pendant ce temps, dans le hall de l’entreprise, un groupe de cordistes viennent demander du matériel correct pour travailler. Un des leurs est tombé dans une cuve et ne remarchera plus normalement. Elias, le Frère de Gaspar, reçoit les deux meneurs dans son bureau. Vitruve, un assistant informatique, connait la suite par cœur : un mot de trop et c’est retour à l’envoyeur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Akkinen, zone toxique est accrocheur, avec sa superbe couverture. Il attire l’œil avec une scène originale qui présage de l’étrange. Dénonçant les pollutions cachées des entreprises d’hydrocarbures, cette histoire, à défaut d’être étrange, s’avère nécessaire. Iwan Lépingle aborde en effet un tabou qui concerne chaque continent, chaque mer et toutes les entreprises du type « Géotrupe » : la pollution induite, connue ou non, cachée ou pas. Avec des expertises qui ne sont pas indépendantes, celui qui anime le bassin d’emploi local prend souvent des largesses avec la nature environnante. Le trait simple et souple offre de belles scènes d’extérieur pour lesquelles Iwan est le plus à l’aise. L’ocre rouille est la seule couleur qui accompagne le noir, le blanc et le gris. Elle figure le poison qui circule dans les veines de la région et les histoires du village. L’intrigue jongle avec les deux, entretenant ainsi le mystère autour de la disparition de Pekko. Un album sociologiquement impliqué et original. Une fois de plus Sarbacane publie beau et utile, une chance pour les lecteurs !