L'histoire :
Dans un futur proche et technologique (2027), cinq artefacts religieux font subitement leur apparition sur Terre et bouleversent la géopolitique mondiale. Le Pape Zacharie II se retrouve ainsi décontenancé par la réapparition de l’arche d’alliance. Le grand rabbin Yosef Zaak hérite du sceau de Salomon, l’anneau magique du roi d’Israël. Le représentant spirituel de la tradition hindoue se retrouve en possession du trident du dieu Shiva, qu’un public nombreux a vu être déposé par un aigle royal. L’imam en charge de la mosquée de Sydney possède l’épée légendaire Zulkifar que Mahomet aurait donné à Ali. Et le miroir de Yata, trésor bouddhiste, a été authentifié par le grand maître zen Yokoyama. Une réunion extraordinaire réunissant tous les leaders religieux se tient à Malte pour tenter de comprendre le sens de ces apparitions. Tous s’accordent pour prédire un terrible châtiment divin qui devrait se produire dans 150 jours, appelée « abbadon ». Quelques années plus tard, un groupe de guerriers entre deux âges avance à travers le désert. Ils souhaitent rejoindre la cité de Si-Naï, mais craignent de tomber dans un guet-apens. Ils trouvent en effet tantôt des carcasses de créatures robotiques arachnoïdes, tantôt des squelettes humains qui ont eu le crâne perforé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome empilait les séquences de manière un peu patchwork, qui se déroulaient à différents endroits du monde et avec des protagonistes aux contours flous, auxquels il ne servait à rien de s’attacher. On était pour le moins décontenancé par cette mise en place distante et hermétique, dont la mécanique narrative est caractéristique des œuvres de Bec. Il fallait alors attendre la toute fin de ce tome d’exposition pour que la dimension spirituelle s’assemble entièrement et définisse le propos. Or on vous le donne en mille : c’est encore une apocalypse prophétique qui va nous tomber sur le coin du râble ! C’est-à-dire comme dans Promethée, Aurora, Olympus Mons, Labyrinthus… Décidément, le thème de la fin du monde est cher à Bec. Mais soit, on rempile. Et on s’y intéresse finalement sans rechigner, car Bec se documente un minimum, en général. Et il parvient au final à nous faire flipper. Ce second volume se concentre sur un fil narratif principal, donc plus linéaire : l’exode d’un groupe de guerriers modernes, dans le désert, vers la cité mythique de Si-Naï. La 4ème de couv nous apprend que cette séquence se déroule 3 générations plus tard. Le dessin de Robert Carey est toujours assez rêche et ardu à apprécier. Des faciès fermés et mono-expressifs, des décors soit inexistants soit écrasants, des scènes d’action peu explicites… Dans un désert granuleux, nos personnages sont au bout de leurs réserves, ils sont attaqués par des araignées robots, mais ils parviennent à un premier objectif… surprenant et imprévisible quant à la suite. Résultat : on reste encore une fois bien pantois face à la problématique qu’on avait cerné. Et infichus de deviner comment ces registres hétéroclites vont se rejoindre. La fin de la série est annoncée dès le prochain tome.
