L'histoire :
Depuis sa dernière enquête au sein de l’agence Aspic, Flora Vernet ne s’est jamais totalement remise de sa séquestration par le vampire Nesiferitu. Elle ne dort plus, passe ses journées en robe de chambre, le regard dans le vague et ne parle pratiquement plus. Hugo Beyle, son associé, tente de lui venir en aide en l’emmenant aux courses de chevaux ou encore en faisant appel aux inspecteurs Nimber et Dupin pour lui faire la lecture ou jouer aux échecs. Or, quand bien même Flora participe, elle semble vide et ne prend aucun plaisir à rien. Hugo cache son inquiétude, espérant que le temps sera le meilleur des remèdes. Hélas, une nouvelle épreuve attend la jeune enquêtrice. Son père, qui vient de la renier suite à son choix de vie, lui annonce froidement que sa mère est décédée d’une vilaine grippe, en seulement dix jours de temps ! Sous le choc, Flora se rend à l’enterrement et prend conscience que la mort peut frapper à tout moment. Elle confesse à son ami qu’il est grand temps qu’elle profite à nouveau des petits plaisirs de la vie. Après une journée coiffeur et shopping, le duo reçoit la visite du directeur de l’opéra de Paris qui fait face à un mystérieux corbeau. Après plusieurs menaces, ce dernier a décidé de passer à l’acte en tuant l’un des machinistes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette troisième enquête en diptyque pour l’agence Aspic, la série propose deux changements notables. Le premier, qui saute immédiatement aux yeux, c’est le changement de dessinateur. En effet, Emmanuel Despujol se charge désormais de la destinée graphique de la série, en lieu et place de Jacques Lamontagne. L’auteur du Dixième peuple (chez Paquet) propose un travail soigné avec des personnages expressifs, mais il n’atteint cependant jamais le (haut) niveau de son prédécesseur. Cela dit, le dessinateur a néanmoins la bonne idée de ne pas tenter de « copier » le style Lamontagne et de plutôt faire entrer la série dans son univers à lui. Une différence graphique majeure se remarque au niveau de Flora Vernet, en lien avec le second changement notable, scénaristique celui-là. Thierry Gloris présente en effet la jeune femme encore fortement perturbée par sa cohabitation forcée avec des vampires. Elle qui a toujours été emplie de bonne humeur, n’hésitant pas à tacler les machos qui l’entourent, est désormais amorphe. En tout cas au départ… Sans en révéler trop afin de ne point gâcher le plaisir, le scénariste propose une nouvelle enquête aussi surprenante qu’immersive, s’inspirant du fantôme de l’opéra. La seule et habituelle frustration est de ne pas en découvrir la fin avant le prochain tome. Bref, si vous ne connaissez pas encore la série, il est grand temps de vous y mettre !
