L'histoire :
Berlin, octobre 1935. Lawrence d’Arabie, Sâhir l’assassin haschichin et le conservateur de musée Herbert Shaw projettent d’éliminer une trentaine de cibles prioritaires, dont Eckart, Himmler, le professeur Obermayer et Hitler lui-même. Ils ne peuvent laisser en leurs mains le secret qu’ils leur ont dérobé, celui des haschichins, de la mort et de la résurrection, qui a permis à Hitler de fonder un ordre de soldats invincibles, les phénix, soldats de l’ombre. Mais assassiner le chancelier, puissance montante d’un ordre qui offre l’espoir à tout un peuple, n’est pas chose aisée. D’autant qu’ils devront le tuer plusieurs fois... Ils élaborent un plan d’attaque à l’occasion du premier anniversaire de la prise de pouvoir d’Hitler, lors d’une grande réception dans un manoir, à la sortie de la ville, où toutes les pontes de l’état-parti seront présents. Mais l’opération, malgré l’infiltration réussie de Sâhir, est un échec, car Hitler possède de nombreuses portes. Les représailles ne se font guère attendre. Le chancelier décide d’éliminer définitivement tous les assassins. Nos trois héros quittent donc Berlin, avec l’aide contre rétribution pécuniaire du bolchévique Werner. Ils ont auparavant retrouvé Audrey, l’ancienne assistante d’Herbert, grâce à qui la prière haschichin de résurrection a été découverte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second opus clôt le diptyque Assassin initié par Olivier Péru, sur fond historico-mystique et d’accession au pouvoir d’Hitler. Habilement scénarisé, le récit évite les explications oiseuses et les raccourcis faciles, tout en reprenant cependant des archétypes maintes fois utilisés (dernier exemple en date : Les racines de l’ordre noir). Une fois Hitler assis au pouvoir, le scénario se focalise sur l’élimination du secret des haschichins et de tous ses détenteurs par une vaste campagne d’éradication menée par Sâhir. Oscillant entre vérité historique et mysticisme, Péru est efficace dans ses dialogues tranchés et incisifs, et dévoile des pans de l’Histoire souvent relégué au rang des anecdotes. Il n’hésite pas non plus à démontrer que le mal se soigne par le mal, et que personne n’est innocent. Il n’omet cependant pas d’y ajouter quelques touches mystérieuses et fantastiques, oniriques et ésotériques, telle la résolution de l’énigme du texte haschichin de résurrection grâce à la clé de codage qui n’est autre que la svastika. Le dessin de Christian Pacurariu, tout en crayonné appuyé et noyé dans la colorisation, n’est pas désagréable, mais mériterait peut-être plus de précision et de lumière. Au final, Assassin est un diptyque plutôt réussi qui ravira les fans du genre.