L'histoire :
De nos jours, la jeune et riche Betty Borren se la coule douce sur une plage de cocotiers de Saint-Martin, aux Antilles, lorsque son ex boy-friend, Mickaël, un vrai looser, requiert son aide avec ses yeux de coquer. La veille au soir, il s’est fait plumer au poker par un ponte de la mafia russe et il doit rembourser 5000 dollar avant la fin de la semaine. Sans hésiter, Betty l’envoie paître. Le lendemain, elle se ravise, en voyant Mickaël en ville, molesté par deux costauds patibulaires qui embarquent le jeune homme de force. Elle les prend en filature et débarque dans une somptueuse propriété. Elle pénètre en catimini dans la villa et assiste à une scène atroce… avant d’être repérée ! Alors qu’elle tente de fuir, il lui arrive quelque chose d’insensé : elle est réincarnée dans la peau d’Adonia, une riche matrone grecque sous l’antiquité !
Jayden Paroz, quand à lui, se trouve accoudé au comptoir d’un bar australien, à dragouiller la belle serveuse, Jessica. Il s’imagine pouvoir la piquer à ce gros frimeur de Connor, et de lui régler son compte au passage. Il rêve aussi de gagner le jackpot au bingoloto, dont le tirage est retransmis à la téloche… Ses fantasmes ne sont rien comparés au phénomène de désincarnation qu’il subit soudainement : il se réincarne quelques minutes dans la peau d’un roi tyrannique, sous la Grèce antique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second volume de cette série ésotérique reprend exactement le même schéma narratif que le premier tome. A savoir, les mésaventures contemporaines et distinctes de deux individus, à deux endroits du globe, alternées en séquences parallèles de 2 à 3 pages. Puis ces personnages basculent tous deux, vers la moitié de l’album, dans deux autres incarnations appartenant à un même contexte historique, totalement divergeant : la Grèce antique. Les lecteurs accrochés qui espéraient en apprendre plus sur la fameuse « Atlantide experiment », devront attendre la fin de ce second volume pour commencer à tirer des conjectures sur le sens de ces désincarnations fantastiques… Au dessin, Mirko Colak succède à Stefano Biglia, sur un style réaliste semblable. Aussi à l’aise pour la période contemporaine qu’antique, le jeune dessinateur montre un joli coup de crayon dans le registre, et livre une partition tout à fait convaincante. Bref, tout en répondant à 100% au cahier des charges de la collection Secret du Vatican, le vieux routard du scénario Thomas Mosdi réussit son coup. Il sait parfaitement où il nous emmène et se paye le luxe de nous faire mariner, tout en jouant habilement du procédé narratif mis en place. Car le mécanisme des désincarnations et des séquences alternées, lui permet de s’amuser comme un petit fou à distribuer de fausses pistes. Au séquençage anté-chronologique du premier tome, succèdent à présent les vies parallèles fantasmées d’un des deux nouveaux protagonistes, dont il est impossible jusqu’à la fin de saisir la vraie. Vous suivez ? Sinon, le cliffhanger annonce déjà la couleur du 3e volume, en route pour de nouvelles désincarnations qui permettront sans doute d’affiner notre compréhension de la série…