L'histoire :
Adrian Kenton est un incurable et incorrigible coureur de jupons. Responsable de la mort de son ex-compagne Elisabeth, la morosité ne le quitte plus. Jusqu’à un repas d’affaire à Tokyo, où il croise le regard d’une jeune femme seule, énigmatique et envoutante, mais surtout belle et attirante. L’homme à femmes cynique qu’il est devenu retrouve l’émotion et les mains moites de l’adolescence. S’invitant dans sa chambre, elle l’enchaine au lit, et font l’amour. Ne voulant le libérer, elle lui fixe les règles du jeu et lui dit s’appeler Sibyl.
A Mexico, lors du cambriolage d’une bijouterie, Zanya Sentoya Orozco, belle et fougueuse mexicaine, est arrêtée suite à la trahison de son complice Le barje. Condamnée à quinze ans fermes, son frère de sang et ange gardien Rayan la libère, au court d’un transfert. Zanya n’a qu’une seule idée en tête : se venger du barjos. Rayan lui ayant préparé le terrain, elle se rend dans la maison du barjos, alors qu’il est avec sa compagne junkie. Mais au moment de passer à l’acte, elle se fait piéger et ne doit sa survie qu’à l’intervention de Rayan.
Adrian se réveille seul au petit matin, se demandant si tout ceci n’était pas qu’un rêve, ses visions l’assaillent, et il se retrouve désincarné dans l’antiquité grecque (en 1470 avant Jésus-Christ), étranger à l’homme qu’il voit, mais avec un mot obsédant guidant son chemin « Akholouti »…
Zanya, elle, précise ses pensées à Rayan « je ferais l’amour avec toi au milieu d’un champs de cadavres », et sa vision l’emporte elle aussi dans l’antique Grèce, à la sortie d’une bataille. Rêve et réalité s’entrechoquent alors pour elle, à la différence d’Adrian…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome est le dernier one-shot d’introduction au 1er cycle d’Atlantide Experiment (au total deux cycles de quatre albums chacun, quatre dessinateurs différents ; une saison trois n’étant pas à exclure). Chacun des one-shot est consacré à l'histoire, de nos jours, de deux héros (donc 6 en tout jusqu’à présent) – et peuvent se lire dans la chronologie que l’on désire (l’ordre de parution ne correspond pas à l’ordre d’écriture !). La série s’articule comme certaines séries télé, à l’instar de Lost ou Heroes : une intrigue spécifique à chaque personnage et une intrigue générale qui les réunit, le tout raconté comme un compte à rebours. Thomas Mosdi, scénariste prolifique et homme éclectique (conseiller municipal, auteur et meneur de jeux de rôles, bourlingueur des jeux micro, musicien auteur-compositeur-interprète) met sa culture polymorphe et hétéroclite, au service de son récit. Désireux de ne pas aborder l’ésotérisme sous l’angle du religieux, il se sert de l’histoire de l’île de Santorin (éruption volcanique) pour développer un thriller fantastico-ésotérique basé sur le mythe de l’Atlantide et l’histoire d’une civilisation mythique et mythologique disparue. Un mélange des genres osé, mais qui donne un rendu fascinant et prometteur. Nous suivons de nouveau le périple de deux des héros amenés après leur vision à se rendre sur l’île de Santorin en pleine Grèce Antique. Nous devinons qu’un lien étroit lie chaque personnage entre eux… mais quel est ce lien ? Quelle est la nature de ces étranges expériences de désincarnation, ou plutôt d’allers-retours temporels ? A qui chacun des personnages raconte-t-il son histoire ? Quel phénomène peut créer une telle convergence de personnages n’ayant rien d’enfants de chœur ? La terrible irruption volcanique subie par l’île dans le passée joue un rôle primordial, sans aucun doute. Le dessin de Millan sert avec brio le récit et permet, outre la mise en couleur judicieuse de Mambba, de mettre en valeur avec force le récit mystérieux de Mosdi, ainsi que les thèmes abordés. Nous avons décidemment bien hâte de nous retrouver sur Santorin en compagnie de nos 6 héros, où Mosdi nous promet son lot de révélations. Gageons que la sortie de ce tome (avec six mois de retard) ne retarde pas autant celle du tome 4. A noter également, la superbe couverture réalisée par Béatrice Tillier et Olivier Brazao (tirée d’une vraie mosaïque dénichée par Laurent Arnaud).