L'histoire :
Rym Rachida et sa cousine Cécile Manguier sont nées le même jour. Outre ce hasard et leur parenté, elles ne se ressemblent pas vraiment : Cécile pavane dans le cours de danse de l’école dirigée par sa mère ; Rachida n’a que le droit de répéter en cachette les pas qu’elle a vu exécutés par sa cousine. Car les fillettes n’ont pas les mêmes moyens. D’un milieu modeste, Rym voit en outre la majorité des économies de ses parents fondre dans les frais médicaux nécessaires aux soins de Sofia, sa sœur, qui est myopathe. Mais Rym n’est pas d’un tempérament jaloux, ni revanchard : elle se satisfait amplement de son sort, en continuant de rêver qu’elle aussi pourra un jour suivre de vrais cours. Des leçons pour lesquelles elle enfilerait ses sublimes pointes aperçues dans la boutique « Le Tutu de Satin » et porter ce cache-cœur offert par le patron de sa mère, pour l’avoir aidé. Mais ce n’est malheureusement pour l’instant qu’un rêve. Pour le faire devenir réalité, pourquoi ne pas participer avec sa copine Clothilde à un concours de poésie, dont le prix est un an de cours ? En attendant, il faut se faire belle pour l’anniversaire de Cécile. Une soirée à laquelle sont invités de jolis garçons, mais surtout deux danseurs étoiles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Conçue pour les jeunes adolescentes, avec son format sac à main, ses couleurs flashy, des p’tits bonus et tout et tout… la collection Strawberry s’enrichit d’un 3e titre qui, outre ces quelques accroches, est d’abord un excellent récit. Construit comme un véritable petit conte de fée moderne, Danseuse distille avec équilibre une large palette d’émotions habiles à prendre les lectrices par les bons sentiments. Outre l’univers magique de la danse, qui sert de théâtre à la série, Audrey Alwett force judicieusement le trait pour contraindre à l’empathie. Car si notre jeune héroïne et sa famille semblent posséder toutes les qualités humaines ou bénéficier de nombreux dons, celle de sa cousine en est bien démunie. En fait, elle joue avec le cliché habituel, mais ô combien utilisé, car toujours aussi efficace, du riche (méchant, égoïste, pas heureux, doué pour rien…) face au pauvre (bon, altruiste, heureux d’un rien, aux dons multiples et cachés…). L’intention était sans nul doute de rendre Rym et sa sœur terriblement attachantes : le pari est remporté haut la main. Cette mise en bouche nous propose de découvrir comment Rym va pouvoir, avec force réussite, faire vivre sa passion. Il ne serait pas surprenant, alors (si l’histoire suit la progression habituelle de ce type de scenario), de la voir subir un retour de manivelle très rapidement. Conté avec rythme, humour, romance et impeccablement fluide, ce premier tome remplit toutes ses missions. En particulier, il fournit avec intelligence une histoire accrocheuse adaptée au public visé. En somme, une vraie Strawberry mais sans excès de « nunucheries », prenant le soin de distiller des valeurs « veillottes » mais particulièrement indispensables aux jeunes générations.
