L'histoire :
Les Wesburry travaillent sous un soleil de plomb. Malgré la lumière aveuglante, Edward Wesburry aperçoit un cavalier au loin. Quand il remarque qu’il a une Winchester posée sur sa selle, il se méfie et ordonne à son jeune frère Randy de faire le guet pendant qu’il se cache. C’est le patriarche indien qui accueille l’inconnu à cheval. L’homme ne prend pas de détour et annonce la raison de sa venue : c’est un Texas Ranger d’El Paso et il a été envoyé ici pour assister le shérif de Guthrie à remettre de l’ordre. Il doit donc commencer par faire justice en arrêtant Edward, responsable avec des jeunes comanches de vol de chevaux et du meurtre de plusieurs cow-boys dans le ranch des Warren. Le vieillard proteste. Il n’a aucune confiance en la justice de l’homme blanc. De plus, son fils n’a fait que défendre les intérêts de la famille contre les frères Belvin qui ont brûlé leur maison et abattu deux de ses frères. Le représentant de la loi ne veut rien entendre. C’est le moment que choisit Edward pour s’enfuir. Randy tente de couvrir son frère mais il n’a pas le temps de tirer. Il est abattu facilement par le policier. Il vise ensuite la monture qui s’éloigne au loin et parvient à abattre le cheval. Fou de rage, Edward essaie de répliquer et sort son fusil, mais l’homme est plus rapide et il descend froidement le jeune Indien.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le triptyque sur la jeunesse de Durango se clôt ici. Dans les deux tomes précédents, le décor était planté avec une lutte complexe de propriétaires et de bandits qui veulent faire main-basse sur les terres. Un assassin mystérieux, une bande de sans foi ni loi, des Indiens rejetés, une famille riche qui possède du pétrole sans le savoir… ce joli petit monde va s’entrecroiser et s’affronter dans un récit qui se tend de plus en plus. La bonne idée est d’y ajouter un Texas Ranger froid comme un serpent qui va mettre de l’ordre dans tout ça. Ce tome termine intelligemment toutes les pistes lancées précédemment. Il gagne aussi en qualité par l’absence du Durango en culotte courte. C’est un peu un comble de se réjouir que le personnage-titre soit si peu présent, mais le futur grand justicier implacable manque vraiment de charisme dans cette préquelle. Le clin d’œil de fin ne suffira pas à l’oublier. Roman Surzhenko dessine très bien les textes d’Yves Swolfs avec un trait racé et plein de détails qui sied au genre. Ce n’est pas tout à fait Durango, ne nous mentons pas, mais c’est un bon western classique.
